mardi 5 janvier 2010

relation improbable

L'agressivité au volant et le manque de courtoisie continuent de caractériser la conduite des automobilistes québécois et contribuent au sentiment d'insécurité que vit une partie des usagers de la route - en particulier les cyclistes -, selon un sondage réalisé par Léger Marketing.
Ce sondage mené pour le compte de la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ), dont La Presse a obtenu copie en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, révèle qu'un cycliste sur deux - 49% - se sent «peu» ou «pas du tout» en sécurité à cause, principalement, de «la conduite des conducteurs qu'ils côtoient sur la route».

«Ainsi, résument les auteurs du sondage, 37% des cyclistes mentionnent que les automobilistes ne font pas attention aux vélos. De plus, 29% disent que les conducteurs conduisent trop vite, et 19% d'entre eux montrent du doigt le manque de pistes cyclables. 11% des répondants ont mentionné le manque de courtoisie des conducteurs comme cause de leur insécurité.»
L'an dernier, lors d'une enquête similaire, 34% des cyclistes avaient estimé, tout simplement, que «les conducteurs conduisaient mal».
Les cyclistes ne sont pas seuls à avoir cette opinion. Selon un sondage réalisé l'été dernier, la majorité des personnes sondées estiment que les conducteurs québécois sont agressifs et assez peu courtois envers leurs compagnons de chaussée.
Ainsi, 65% des répondants estiment que les automobilistes québécois sont «généralement très ou assez agressifs» dans leur façon de conduire. De même, une personne sur deux - 51% - estime que les conducteurs manquent de courtoisie à l'égard des piétons et cyclistes avec qui ils partagent les voies publiques.
C'est une amélioration par rapport aux résultats de 2008, alors que 56% des personnes interrogées avaient relevé ce manque de courtoisie. Sur le plan de l'agressivité des conducteurs, les résultats n'ont pas varié significativement, d'une enquête à l'autre.
Parmi les irritants relevés par le sondage, les conducteurs qui coupent la voie aux autres (28%), ceux qui suivent de trop près (18%), les injures et les gestes vulgaires (17%), la vitesse excessive (16%) et l'usage intempestif du klaxon (16%) sont les plus souvent mentionnés par les répondants.
Le problème des autres?
À la SAAQ, le relationniste Gino Desrosiers soulève toutefois une autre particularité de ce sondage: alors que deux personnes sur trois estiment que les conducteurs québécois sont agressifs, et que la moitié d'entre eux les trouve peu ou pas du tout courtois, pas moins de 96% des personnes interrogées s'estiment être «très» ou «assez» courtoises au volant.
Seulement 2% des répondants croient qu'ils sont eux-mêmes «peu» courtois sur la route. Et personne n'est allé jusqu'à dire qu'il ne l'était pas du tout.
«Cela démontre que pour la très grande majorité des gens, les problèmes de conduite sont dans les autres véhicules, pas dans le leur», dit M. Desrosiers. Brigitte Roussy, du CAA-Québec, abonde dans le même sens, et rappelle à ce titre les résultats d'une expérience d'observations réalisée le mois dernier, à la rentrée scolaire.
Le jour de la rentrée, six spécialistes en sécurité routière ont été placés en sentinelle près d'autant d'écoles du Québec, pour observer les allées et venues des véhicules - autobus scolaires, automobiles - et le va-et-vient des parents et de leurs enfants, durant l'heure de pointe du matin. En quelques heures, on a relevé pas moins de 435 infractions et comportements à risque de la part des usagers de la route.
«Pourtant, dit Mme Roussy, ces comportements ont été relevés chez des personnes qui ont très sincèrement à coeur la sécurité de leurs enfants, à l'école. Il y a certainement une sensibilisation à faire pour que les automobilistes prennent conscience de leurs propres comportements fautifs, et qu'ils apprennent ensuite à les corriger.»
Mme Roussy a insisté sur le fait que la sensibilisation à la courtoisie sur la route doit aussi être appuyée par une surveillance policière adéquate, afin que les délinquants de la route «aient le sentiment qu'ils peuvent se faire prendre», et en payer le prix sous forme d'amende ou de points d'inaptitude.


65%
des personnes interrogées estiment que les conducteurs québécois sont très ou assez agressifs au volant
51%
des personnes interrogées estiment que les conducteurs québécois sont peu ou pas du tout courtois
49%
des cyclistes disent se sentir peu ou pas du tout en sécurité sur les routes à cause du comportement des conducteurs qu'ils côtoient
78%
des personnes interrogées estiment que le manque de courtoisie a un impact sur leur sentiment de sécurité sur la route
86%
des conducteurs se sentent en sécurité sur les routes
79%
des piétons se sentent en sécurité quand ils marchent le long des rues
51%
des cyclistes se sentent en sécurité quand ils circulent sur les routes
54%
des personnes sondées estiment que les cyclistes québécois sont très ou assez courtois, alors que 42% pensent le contraire
27%
des personnes interrogées estiment que les cyclistes québécois sont agressifs, alors que 69% pensent le contraire
68%
des personnes sondées estiment que les piétons québécois sont très ou assez courtois, alors que 30% pensent le contraire
84%
des Québécois pensent que le manque de courtoisie sur les routes est un problème important
Méthodologie: entrevues téléphoniques réalisées auprès de 1350 répondants entre le 13 et le 26 juillet 2009 par Léger Marketing. Marge d'erreur de plus ou moins 2,66 point de pourcentage, 19 fois sur 20.





Bruno Bisson Cyberpresse

2 commentaires:

Patricia a dit…

Je suis parfois de ces personnes qui changent quand elles sont au volant.. Zonez pas à 100km/h dans la voie de gauche, m'as vous coller jusqu'à ce que vous dégagiez la route! :o) Je ne sais pas pourquoi on change quand on prend le volant, mais y'a des jours où je m'en aperçois... j'avoue..

atalante a dit…

C'est vrai ce que tu dis. Malheureusement. un faux sentiment de sécurité. On se sent puissant. C'est mystérieux, en effet.