Chanter Pierick Houdy

Le 24 juin dernier, comme vous le saviez, je chantais la messe de Pierick Houdy. Le matin même, je ne me possèdais pas vraiment. La fébrilité était dans mon pyjama. J'aurais voulu, dès le réveil, être déjà en train d'entonner ces airs que j'aime tant. Mais bon, j'ai patienté. J'ai fait mes ablutions. J'ai caressé mes animaux. J'ai bu mon café. J'ai mangé mes Cheerios. Et j'ai conduis ma Stella jusqu'à la co-cathédrale. Nous avions une répétition à 9 heures. Et la célébration en tant que telle n'était prévu que pour 11 heures. Pauvre Moa ! Il fallait que je patiente - moi qui suis si patient, n'est-ce pas ? - 2 grosses heures. Mais quand c'est arrivé, c'est arrivé.

La musique ici se chante

Ici et ainsi

Perché hautement

Dans un jubé

En un lieu égaré

Un lieu antérieur mais vivant encore

Un lieu-entonnoir

Un lieu

Austère

Poussiéreux

Mais rassurant

Comme les vieux greniers
Par ce qu'ils ont de vieux et de sages
Par ce qu'ils ont de haut
De retiré
Parce qu'ils sont des havres
Parce qu'ils recèlent des secrets
des fantômes et des louanges

Je suis ici pour chanter
Donc
Pour vivre en voix
Pour livrer ma voix à l'être d'en bas
Pour être de la musique
En voix
Pour servir la musique

Mais je ne suis qu'une voix ici
Une voix un peu librement servile
Une voix seule mais avec d'autres
Une voix adoptée par les autres
Pour les autres

Une voix, une musique
Avec une autre voix, une autre musique
Qui sont ensemble
Comme un offertoire
Comme un tout harmonique
Un vide qui comble un plein
Et qui complète
Et qui chante

La musique quand on y est dedans
est l'apesanteur du bonheur

Merci à la musique, à Gaétane Burton, notre directrice, et à toutes les autres voix du choeur liturgique de la co-cathédrale St-Antoine. Je tiens à remercier spécialement Esther, Lise et Jean, pour leur soutien moral et amical.