lundi 21 juillet 2008

Hector de St-Denys Garneau : l'Amour qu'il aurait pu être





On a les amis que l'on est
avec les atomes que l'on a
les amis-miroirs
les amis-dortoirs
les amis-écritoires
les amis-dérivoirs

on a des amis dans l'espace
même d'avant le temps qui passe
Hector n'est pas mort
puisqu'il est mon ami
mon amour
puisqu'il me parle et me berce

Hector est mon frère d'äme
mon bramement ( Merci Miron )
Il brame et c'est moi qui brame avec
il vit avec moi
sous mon toit
sous mes paupières
sous mes talons d'argile
sous ma fragilité et mon poids agile

Il est tout pour moi
tout moi
excès
exercice fastidieux du vivre
inacessible étoile, ( je pense à Brel )
l'infranchissable repos
la fatigue du vivre
et en même temps
le torrent de la passion et des tempes
liés aux racines et aux cris

Il est lui
je suis moi
et nous sommes ensemble
comme du bois vert et sec

L'excès
la fièvre
la poésie
la terre et le soleil qui miroitent et flamboient
Il est le spectateur de tout ce qui se consume de moi dans ma vie
tout
en un fait
une faction
une fraction
le soleil brûle
et lui, et moi, nous implosons

L'ami, l'amour qu'il aurait pu, qu'il aurait dû être.

Hector, je..
te cherche dans tous les hommes
je..
te suis


Portrait

C'est un drôle d'enfant
C'est un oiseau
Il n'est plus là
Il s'agit de le trouver de le chercher
Quand il est là
Il s'agit de ne pas lui faire peur
C'est un oiseau
C'est un calimaçon
Il ne regarde que pour vous embrasser
Autrement il ne sait pas quoi faire avec ses yeux
Où les poser
Il les tracasse comme un paysan sa casquette
Il lui faut aller vers vous Et quand il s'arrête
Et s'il arrive
Il n'est plus là
Alors il faut le voir venir
Et l'aimer durant son voyage



Aucun commentaire: