dimanche 28 septembre 2008

Les masques qui cachent notre identité

source de l'image : http://www.jacques-muller.com/

Lorsqu'il est question de connaissance de soi, malheureusement, le chemin se fait à l'envers la plupart du temps. On commence tout d'abord par vouloir connaître l'autre, ses besoins et ses désirs pour ensuite se questionner sur soi.

Il est vrai qu'il est essentiel d'être à l'écoute de l'autre et tout naturel de vouloir lui faire plaisir, mais on passe rapidement à côté des vraies choses lorsqu'on ne se connaît pas vraiment.
Apprendre à se connaître comme personne, c'est accepter de retirer les masques qu'on porte en société ou dans l'intimité avec l'autre, pour se retrouver entièrement nu devant soi-même.
C'est aussi découvrir son propre corps physique, ses émotions et ses sentiments, ses intérêts, ses aspirations. On pense souvent avoir besoin d'aller plus loin pour trouver le bonheur, alors qu'il se cache au fond de soi et qu'il ne demande qu'à sortir!
Masque funéraire de Rory Gallagher2000 / Belgique / Papier mâché,plâtre

Chacun est responsable de trouver la meilleure voie pour la ou le conduire vers le noyau central! Justine qui a 42 ans utilise ses rêves: «J'ai toujours su que je portais un masque avec les gens. Au travail, je porte le masque de celle qui est en contrôle, qui n'a pas peur des défis et que rien ne peut ébranler. Mais au fond, maudit que j'ai peur! En amour, je porte le masque de celle qui est indépendante, qui sait ce qu'elle veut, mais en réalité,

Pourquoi c'est comme ça? J'ai toujours eu peur d'être égoïste. Je n'ai pas d'enfant, pas beaucoup de responsabilités - à part la maison et les comptes à payer, et on dirait que si je m'arrête pour écouter mes besoins, je vais devenir extrêmement égoïste.

Justine sent le besoin d'y aller un peu plus par la bande pour s'apprivoiser sans masque, c'est le cas de bien des femmes et des hommes qui ont de la difficulté à se faire confiance.

À quoi servent les masques?
Source de l'image : http://www.fiesta-republic.com/

Un masque, c'est une protection. Il empêche de laisser savoir aux autres quelles sont les faiblesses et les points de vulnérabilité qui se cachent en soi.

Les gens qui se cachent derrière une muraille de masques et de barrières ont souvent très peur d'eux-mêmes et de leurs réactions.

Très jeune, on ne leur a pas appris à se faire confiance et on ne les a pas validés dans ce qu'ils ou elles sont. C'est ce qui se passe lorsqu'on favorise le «faire», le «paraître» et non l' «être». La personne apprend alors à se définir en fonction de ce qu'elle fait ou de ce qu'elle a l'air et c'est de cette façon qu'elle se présente aux autres - socialement et dans l'intimité.

Les masques que nous portons sont parfois très utiles, il suffit de savoir à quel moment les retirer!

En effet, ils sont nécessaires dans certaines situations où on ne tient pas à ce que les gens sachent comment on se sent ou qui on est réellement. Ces masques sont alors très superficiels et se retirent facilement.

Il ne faut pas croire que l'utilisation des masques est automatiquement reliée à de l'hypocrisie! C'est une façon de ne pas tout dévoiler à n'importe qui. Il est naturel et tout à fait légitime de choisir les gens à qui nous révélons toutes les facettes de notre personnalité. Il faut se sentir en confiance et non jugé.


Un homme de 46 ans, Gilles, a malheureusement payé très cher pour l'apprendre : «J'ai rencontré, il y a six mois, une femme extraordinaire, avec qui je m'entendais à merveille. Je sors d'une relation de dix-huit ans avec une partenaire très contrôlante et souffrant d'insécurité. Je me sentais donc assez vulnérable. J'ai tout dévoilé à Suzanne, ma nouvelle blonde, après trois mois de fréquentation. Mes peurs, mes angoisses, mon désespoir. Elle m'a écouté, mais j'ai rapidement senti qu'elle s'éloignait de moi peu à peu. Un jour, elle m'a dit qu'elle ne ressentait plus rien pour moi et que je devais régler beaucoup de choses avant de pouvoir être bien. Ça m'a tué en dedans. J'avais l'impression d'avoir été trahi, violé. Elle a pris une partie de moi et s'en est allé avec. Je paye d'avoir été trop honnête et trop authentique.»
Gilles a longtemps eu l'impression de payer d'avoir été authentique. Ce n'est pas son authenticité qui l'a mené à se sentir blessé à ce point, mais plutôt le choix qu'il a fait de révéler à la mauvaise personne ses angoisses les plus profondes.
Les gens ne sont pas tous prêts à recevoir les angoisses de l'autre. Ils ont à composer avec les leurs, c'est la raison pour laquelle il faut vraiment s'assurer d'une véritable réceptivité avant d'enlever toutes ses propres couches de protection.

Quelques personnes se servent de masques pour manipuler les autres, particulièrement dans l'intimité où la relation de confiance est essentielle. Ils ou elles montrent une facette d'eux-mêmes qui n'est pas réelle pour attirer et gagner la confiance de l'autre afin de l'avoir à leur merci. C'est un jeu très malsain et surtout très destructeur. Certains le font de façon consciente, on parle alors de méchanceté et d'irresponsabilité. Une fois que la méfiance est installée, il devient difficile, voire impossible, que le contact soit sincère.

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