samedi 1 novembre 2008

Vous ou tu?


«Le vous, c’est le rein de la langue, un filtre naturel. On ne peut pas s’insulter facilement avec le vous.»(Réflexion paru dans le journal Le Devoir, 1er octobre 1993 que l’auteure Carolle Simard rapporte dans son livre intitulé «Cette impolitesse qui nous distingue» p.27).

À la fin des années 1960, début des années 1970, nous avons connu la dégringolade du vous en faveur du tu. Nous voulions alors faire tomber les barrières existantes entre les générations croyant ainsi connaître un rapprochement dans nos relations adultes-enfants. Abolir le vous pour que nos contacts soient plus amicaux, plus familiers, moins autoritaires, d’égal à égal quoi! Était-ce là, la meilleure solution?

Cette pratique, depuis plus de trente ans, à n’utiliser que le pronom tu lors de nos conversations, a contribué à faire disparaître presque totalement le pronom vous. Ce dernier est méconnu de plusieurs des jeunes générations. Ce phénomène a contribué d’une part à faire oublier l’existence des rapports d’autorité, et d’autre part, à lever le voile sur les différences d’âge et de fonction que l’on se doit encore de reconnaître.

Nombreux sont ceux qui possèdent une grande facilité de s’exprimer à l’aide du pronom tu. Nous le remarquons par leur empressement à établir un rapprochement, une familiarité sans bornes aussitôt qu’ils rencontrent une personne. L’emploi du tu dès leur entrée en conversation, et sans distinction d’âge, en est la preuve. Les utilisateurs du tutoiement ne semblent pas réaliser pour autant que le tu n’est pas toujours apprécié de certains adultes, certains inconnus ou des étrangers francophones. Cette façon qu’ont certaines personnes de les interpeller avec familiarité, dès la première rencontre, les surprend, les offense, les déstabilise, les agresse même.
Pourquoi rechercher tant de familiarité. ? Une sécurité affective ?
Chroniques : S.O.S. Politesse : Vous ou tu? Édith Bouchard

1 commentaire:

Patricia a dit…

J'ai toujours pensé qu'en fait c'est dû à l'influence du 'you' anglophone. Car ce 'tu' facile est typiquement québécois, province bilingue (ne me sautez pas dessus, c'est une réalité inévitable. A Montréal en tout cas).

Quand j'étais Suisse, je trouvais sympathique et cute ces Québecois qui arrivaient en me tutoyant.

Suivant mon humeur, les jours où mes racines sont plus à fleur de peau, je m'énerve contre cette familiarité (on n'a pas gardé les vaches ensemble, maudit). Le plus souvent, avec les gens de mon âge et les plus jeunes, je tutoye sans préambule. Par contre avec les plus âgés, je vouvoye jusqu'à ce qu'on me dise de dire 'tu'. Et il y a des gens que je ne pourrai jamais tutoyer, par respect.