jeudi 1 janvier 2009

Papa, voudriez-vous nous bénir s'il-vous plaît ?




Mon Dieu bénissez la nouvelle année !





En plus de constituer une des fêtes sociales les plus populaires, le Jour de l’An revêt un caractère religieux important avec la traditionnelle bénédiction paternelle. Le Nouvel An est l’occasion pour l’aîné des enfants de chaque foyer, de demander au patriarche, la bénédiction pour toute la famille. Ému, celui-ci procède alors à la bénédiction de sa progéniture, agenouillée devant lui. Cette «scène» traditionnelle était encore courante, jusque dans les années ‘60.




Dans notre famille, elle se répéta, années après années, jusqu'à la mort de ma mère. Suite à son départ, Cette famille se dissolva complètement à mes yeux.


Incluant cette tradition.


Si elle pu survivre toutes ces années, c'est grâce, à elle.


Le matin nouvel an, quand j'habitais chez mes parents, c'est elle qui qui me tapotais les épaules, affectueusement, mais avec une certaine gravité, et qui me disait, puisque j'étais l'aîné: "A. va voir ton père pour qu'ils nous bénissent."


Cela me gênait horriblement, et me mettait mal à l'aise.


J'avais peur de mon père, et surtout, il me semblait que cet homme ne représentait pas tout ce qu'il fallait pour poser un geste comme celui-ci.


Même s'il affirmait le faire au nom de "Dieu", ce geste de mascarade sonnait faux. Il ne reflétait en rien la personnalité habituellement rustre et dure de cet homme. C'était ni plus ni moins qu'une métarmophose qui me laissait pantois et perplexe. Mais qui transformait ma mère en véritable Madeleine.
Quand j'y pense, on aurait dit mon père, tous ces matins-là, véritablement ému.
Il devait être bien nostalgique pour exprimer de manière aussi ostentatoire ses émotions d,homme et de père.
Surtout qu'il était à jeun.



La bénédiction paternelle constitue l’un des moments forts de la Nouvelle Année. Elle réaffirme l’autorité du père et précède la messe où toute la famille se rend, avant d’aller partager un repas chez les grands-parents.

C’est un moment de recueillement important, où la prière suivante est généralement récitée:
"Que le bon Dieu vous bénisse,qu’il vous accorde la santé tout au long de l’année qui vientet qu’il vous accorde des jours heureux, au nom du Pèreet du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il."

Texte intégral dans :MONTPETIT, Raymond. Le temps des fêtes au Québec, Montréal, Les Éditions de l’Homme, 1978, 285 p.

Aucun commentaire: