mercredi 4 mars 2009

Don Bosco 5


Quelques jours après cet incident, le jour des Rameaux, les enfants étaient réunis pour la dernière fois dans le pré. Don Bosco sentait les larmes l'envahir en une crue de douleurs et elles débordèrent. Certes sa confiance en Marie Auxiliatrice n'était même pas ébranlée, mais il n'avait plus un moment de répit. Il fallait dire adieu à tous ces enfants qu'il aimait et les redisperser dans la vie et les relivrer aux hasards des mauvais gîtes.
Aucune maison, aucun asile, aucun champ même inculte, ne voulait d'eux. Ainsi qu'une soeur Anne du Bon Dieu, il avait regardé au loin et il n'avait rien vu venir; la nature prit le dessus et il s'affaissa, criant, tandis que les enfants effarés pleuraient: "Mon Dieu, Mon Dieu, que votre volonté soit faite, mais pourtant, ne laissez pas ces malheureux orphelins sans abri " A cet instant un bonhomme entra dans le pré et dit à Don Bosco: "Est-ce vrai que vous cherchez un emplacement? Je vous demande cela parce que j'ai un camarade du nom de Pinardi qui possède un superbe hangar et serait désireux de le louer. Voulez-vous que nous allions le voir?"
Don Bosco le suivit; le superbe hangar était un misérable appentis, une sorte de chenil au toit très bas et crevé en maint endroit. - C'est tout de même trop bas, fit Don Bosco un peu désarçonné. - Qu'à cela ne tienne, dit l'homme, nous creuserons le sol d'un demi-mètre et nous le garnirons d'un plancher; puis vous aurez la jouissance du terrain qui entoure le hangar, le tout pour 300 francs par an, ça va-t-il? - Avec bail? hasarda Don Bosco qui se rappelait les mésaventures de ses congés. - Avec bail et le tout sera prêt dimanche. L'affaire fut conclue; Don Bosco revint annoncer la bonne nouvelle à ses enfants et l'on récita, Dieu sait avec quelle ferveur, un chapelet d'action de grâce.

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