mardi 25 août 2009

Le buste de Rina Lasnier


La bibliothèque Rina-Lasnier a maintenant une sculpture de sa poète qui pose en permanence sur la mezzanine. En effet, lors d’une petite cérémonie, l’artiste lanaudoise Claire Aubin a fait don du buste de la poète, en présence des administrateurs de la bibliothèque et des représentants municipaux de Joliette et Saint-Charles-Borromée.

Comment ce projet a-t-il pris forme ? Lors de la cérémonie, Mme Aubin a expliqué qu’en mars dernier, elle a présenté son projet au conseil d’administration et qu’il a été accepté. Tous ont été unanimes, a-t-elle dit. Se faisant alors la porte-parole de la communauté joliettaine et charloise, Mme Nicoletti a déclaré que tous sont très reconnaissants de ce don.
Le buste de Rina Lasnier
Claire Aubin a expliqué que son œuvre a été réalisée à partir de plusieurs photos de la poète à différents âges et de sa poésie. De plus, elle a rencontré la filleule de Mme Lasnier qui lui a parlé de sa marraine adoptive pendant plus de deux heures. Claire Aubin ne voulait pas en faire un simple portrait mais bien une œuvre qui représenterait la poète et son œuvre. « Je me suis inspirée de plusieurs photos à des âges différents. J’en ai conçu une synthèse. Le réalisme n’était pas tant ma préoccupation que l’essence qui se dégage de l’ensemble des portraits que j’avais devant moi. J’ai retenu un sourire en coin, des ridules autour des yeux qui reflètent la tendresse et les rires. J’ai retenu le regard, porté vers l’intérieur, source d’écriture. J’ai aussi retenu certains symboles chers à son geste poétique : le port de tête solide comme l’arbre, la chevelure portant la densité du feuillage, l’habit comme les vagues de la mer. Les ouvertures pour laisser passer la lumière. »Claire Aubin affirme que Rina Lasnier, la femme, « l’a séduite par son intensité, sa détermination à vivre de poésie, son courage de vivre ce qu’elle sentait être sa vérité… elle a tracé vaillamment et sans relâche le chemin à toutes nos poètes aujourd’hui. » Comme elle se finance elle-même, Mme Aubin a réalisé sa sculpture en argile et patine, des matières peu onéreuses. Et elle espère que peut-être un jour sa sculpture sera de bronze. « Sait-on jamais, une bonne âme, un jour… , dit-elle.»
Une première d’une série
Cette sculpture est la première d’une série qu’elle entend réaliser au cours des prochaines années. Son œuvre globale : représenter une vingtaine de femmes créatrices en art dans le Québec du 20e siècle afin de leur rendre hommage à titre de pionnières, que ce soit en littérature, sculpture, danse, musique, théâtre. Elle veut ainsi éviter que ces femmes soient oubliées.Sa prochaine œuvre : l’écrivaine Gabrielle Roy. Elle ne sait où elle prendra place : à la bibliothèque Gabrielle-Roy ou au Manitoba.

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