mardi 10 novembre 2009

Donner du pain


" Bonjour !
Comment allez-vous ?
Je vous offre du pain ?
Préférez-vous le blanc ou le brun ? "

Mercredi, j'ai passé ma soirée à donner du pain.
Du pain tranché blanc, du brun. Du pain de ménage. Du pain d'épautre.
Pendant deux heures, je donné du pain.
J'ai nourri des corps, mais des âmes aussi.
J'ai vu des yeux s'allumer à la vue des pains.
Au toucher des miches.
Au contact de leurs bienfaiteurs nourrissiers.
J'ai vu des traits s'alléger, se déraidir.
Des sourires naître.
Des êtres renaître.
Parce qu'on leur donnait du pain.
Simplement.

Celui qui manipule des pains, pour les offrir ainsi, ou qui les fabriquent,
sait-il, qu'à chaque fois, il touche à la vie, à la survie, qu'il en perpétue l'essor.
Dans La donation, que j'ai pu voir, hier, il y un personnage qui fait du pain, et en donne quelques uns à Jeanne pour lui signifier qu'il est son allié et qu'il veut devenir son ami.
Ce dernier lui raconte qu'il a quitté la grande ville, interrompu ses études pour relever son père malade à la boulangerie familiale. Et qu'il y est resté après le passage de la grande faucheuse.
Il se sentait utile de faire du pain quotidiennement et de le donner jusqu'à moins faim.

En plus de donner du pain, j'en ferais moi-même si la vie le voulait. Comme elle a voulue, la semaine dernière, que dans le cadre de mon bénévolat pour une banque alimentaire, je sois confiné au déaprtement..du pain..de la donation du pain.

2 commentaires:

Rino a dit…

Tu sais tellement dire des choses et sens que tu te plais dans dans nouvelles experiences!! Chanceux sont ceux qui te cottoient!!!
Bonne journee mon ami!!
J'aurai une belle nouvelle a t'apprendre quand on se parlera au telephone!!
Calins!!
Rino

France a dit…

Bonjour Marc-André,



Merci beaucoup pour ce superbe texte, qui nous ramène à l’essentiel…



Quelle noble tâche !



Qui sait, tu as peut-être une vocation de boulanger en toi…



Ou peut-être aussi de libraire…



Je t’imagine parfois dans une librairie, en train de conseiller ou d’éveiller les gens…



D’animer des discussions littéraires ou cinématographiques…



Ta grande culture, ta passion des livres et des gens, ta curiosité sur plein de sujets,



Autant d’atouts pour toi, peu importe le chemin que tu choisiras…



Parfois, c’est aussi…le chemin qui nous choisit!







Je reviens au pain….



Cela me rappelle aussi que dans certains établissements de soins prolongés, mes collègues faisaient du pain avec une machine à pain…



La senteur de bon pain flottait sur tout l’étage et les gens se sentaient déjà un peu mieux…. Ils se remémoraient de bons moments…



Sur notre étage de soins prolongés, nous faisions des déjeuners spéciaux à l’occasion: en plus des autres mets de brunch habituels, nous faisions cuire du «bacon»….



Cette senteur réveillait aussi bien des souvenirs…



De notre côté, on avait de grands tabliers : ça brûle, les éclaboussures de gras !!



L’une de mes collègues, qui avait travaillé comme cuisinière dans des camps de bûcherons, menait rondement la barque et toute l’organisation !



Comme on dit en bon québécois : «ça y’allait aux toasts !»…



Bonne journée,



France