C'est un jury Médicis endeuillé qui a remis, mercredi 4 novembre, ses trois distinctions : romans français, étranger et essai. En 2009, la mort a frappé à deux reprises les jurés avec la mort, en janvier, de Marcel Schneider et, le 9 octobre, de Jacques Chessex. La nomination en juin de Frédéric Mitterrand comme ministre de la culture a aussi privé le prix de l'un de ses membres. L'écrivain et juré Denis Roche étant excusé, ils n'ont été que six à se prononcer. Des épreuves qui n'ont pas empêché de présenter un palmarès plus qu'honorable.
Dany Laferrière, écrivain canadien d'origine haïtienne, a reçu le prix Médicis du roman pour L'Enigme du retour (Grasset). Il a été désigné au premier tour par quatre voix (celles de Christine de Rivoyre, d'Anne Wiazemsky, de Dominique Fernandez et de Patrick Grainville) contre la voix de Michel Braudeau, qui a soutenu Alain Blottière pour Le Tombeau de Tommy(Gallimard), et celle de Pierre Leroy, donnée à Mauvaise fille, de Justine Lévy (Stock).
Le prix Médicis étranger est revenu, à l'unanimité, à l'écrivain américain Dave Eggers pour Le Grand Quoi, et le Médicis essai à Alain Ferry pour Mémoire d'un fou d'Emma (Seuil fiction et compagnie), roman librement inspiré d'Emma Bovary, de Flaubert.
Dany Laferrière, écrivain canadien d'origine haïtienne, a reçu le prix Médicis du roman pour L'Enigme du retour (Grasset). Il a été désigné au premier tour par quatre voix (celles de Christine de Rivoyre, d'Anne Wiazemsky, de Dominique Fernandez et de Patrick Grainville) contre la voix de Michel Braudeau, qui a soutenu Alain Blottière pour Le Tombeau de Tommy(Gallimard), et celle de Pierre Leroy, donnée à Mauvaise fille, de Justine Lévy (Stock).
Le prix Médicis étranger est revenu, à l'unanimité, à l'écrivain américain Dave Eggers pour Le Grand Quoi, et le Médicis essai à Alain Ferry pour Mémoire d'un fou d'Emma (Seuil fiction et compagnie), roman librement inspiré d'Emma Bovary, de Flaubert.
Ecrivain atypique et attachant, Dany Laferrière, né Windsor Kléber à Port-au-Prince en 1953, a quitté, à l'âge de 4 ans, son île natale et a été élevé par sa grand-mère au Québec, début d'un ballottage entre deux patries et deux cultures. L'Enigme du retour est un roman sur la famille, l'exil, l'identité et le temps qui passe. Dans ce livre écrit en alternance en vers libres - d'où une très grande musicalité et poésie -, l'écrivain retourne en Haïti à la suite de la mort de son père, exilé dans les années 1960 par le dictateur Papa Doc.
Auteur d'une vingtaine de livres - pas tous édités en France -, Laferrière est aussi poète, scénariste et cinéaste, après avoir fait ses classes dans le journalisme. Son premier roman, en 1985, s'intitulait Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer, et un de ses plus récents, Je suis un écrivain japonais, a provoqué un immense émoi au pays du Soleil-Levant.
Ce qui caractérise Dany Laferrière pour Charles Dantzig, son éditeur chez Grasset, c'est "sa grande élégance de forme". Déjà vendu à 15 000 exemplaires en France, le livre de Laferrière caracole sur les listes de best-sellers au Québec- 20 000 exemplaires pour une population de près de 8 millions d'habitants.
"Ce prix constitue un grand événement pour Haïti, qui va être en ébullition, et, pour le Québec, cela va provoquer une onde de choc dans la francophonie", précise Pascal Assathiany, PDG de la maison canadienne Le Boréal et coéditeur de L'Enigme du retour.
Alain Beuve-Méry
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