dimanche 7 février 2010

La tête dans les étoiles et les pieds sur Terre

Philippe Moussette est heureux que l'Année mondiale de... (Le Soleil, Patrice Laroche)

Il y a 400 ans, Galilée a pointé sa lunette sur le ciel et est entré dans l'histoire. Avec la naissance de l'astronomie, c'est une nouvelle façon de scruter le ciel qui s'installe. Pour souligner l'anniversaire de la première observation d'un astre, l'UNESCO a décrété que 2009 serait l'Année mondiale de l'astronomie (AMA). Même si la Terre continue de tourner et les astres de s'éteindre, l'AMA, elle, arrive à sa fin. Petit bilan de cette année galiléenne avec un des astronomes amateurs les plus actifs de Québec, Philippe Moussette.

Si le but premier de cette célébration était de stimuler l'intérêt de la population pour la cosmologie, elle aura aussi servi à stimuler les rencontres entre les astronomes amateurs. «Il y a 10 clubs d'astronomie dans la région et on a décidé de se regrouper pour organiser des événements d'envergure», explique Philippe Moussette, président et cofondateur du club d'astronomie Véga de Cap-Rouge.

Parmi les activités phares, il relate la soirée d'observation des Perséides au sommet du mont Sainte-Anne à laquelle Charles Tisseyre a participé. En tout, près de 2000 personnes ont vécu ce «moment galiléen», le 15 août.

Pour la Journée internationale de l'astronomie du 2 mai, sept clubs ont uni leurs efforts afin d'organiser un événement hors du commun : sur les plaines d'Abraham, ils ont invité la population à jeter un coup d'oeil à travers l'ancienne lunette de l'Observatoire

de Québec.

Puis, il y a eu des conférenciers de renom qui sont venus faire leur tour dans la capitale : Jean-Pierre Luminet, David Lévy et Olivier Haunaut du télescope ESO, pour ne nommer qu'eux.

Le feu aux poudres

L'année a donc été très chargée et pourrait se terminer sur note de nostalgie. Ce qui n'est certes pas le cas! Une activité d'observation gratuite se déroule à partir de 19h ce soir, à l'Observatoire de la Découverte de Val-Bélair, le carnet de 2010 ne cesse de se garnir et de grands événements pointent à l'horizon pour 2012. «L'AMA a mis le feu aux poudres!» lance

M. Moussette, un sourire en coin, le regard déjà dans les étoiles. «Parce que c'était l'année mondiale, on a eu beaucoup de visibilité dans les médias et les gens ont bien répondu», dit-il, en ajoutant que plusieurs curieux ont eu la piqûre durant les activités. À preuve, les inscriptions pour le volet jeunesse du club Véga sont plus nombreuses cette année. C'est d'ailleurs ce volet dédié aux jeunes qui fait la particularité du club fondé en 1998. «Au Québec, Véga, c'est un des seuls clubs d'astronomie pour les jeunes.»

Depuis, ce passionné d'étoiles et de photographie s'est équipé pour suivre des galaxies, des comètes et la Voie lactée. Et parce qu'il importe de transmettre le savoir, Philippe Moussette se dit aussi pédagogue. Il donne des conférences dans les écoles et parraine les projets des jeunes membres.

Aussi, il a organisé de nombreux événements cosmologiques dont deux congrès provinciaux de la Fédération des astronomes amateurs du Québec. Hubert Reeves et David Lévy ont été de ses invités.

Pollution lumineuse

Parmi les éléments qui nuisent à l'observation du ciel, la pollution lumineuse est de plus en plus importante. Selon Philippe Moussette, nos villes sont souvent mal éclairées. Non pas qu'elles manquent de lumière, mais celle-ci serait mal gérée. Des éclairages qui diffusent la lumière vers le haut ou des lampadaires trop rapprochés sont quelques exemples de mauvaises utilisations de la lumière qui sont régulièrement observées à Québec. Ainsi, pour ses sorties, M. Moussette se rend souvent jusque dans la forêt Montmorency ou dans la campagne de Saint-Agapit, là où la lumière ne pollue pas le ciel.


Publié le 30 décembre 2009 à 05h00

Nadia Ross
Le Soleil

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