mercredi 14 mai 2014

Me voilà Arvida 40 : les tourments de l'exilé


Image de ma mère en sa jeunesse sur la rue où je me la coule la vie actuellement..


Un voyageur peut toujours revenir sur ses pas. Mais sur l'axe du temps, il n'y a pas de retour en arrière. Ce qui est perdu l'est à tout jamais: "Le voyageur revient à son point de départ, mais il a vieilli entre-temps ! [...] l'irrémédiable, ce n'est pas que l'exilé ait quitté la terre natale: l'irrémédiable, c'est que l'exilé ait quitté cette terre natale il y a vingt ans. L'exilé voudrait retrouver non seulement le lieu natal, mais le jeune homme qu'il était lui-même autrefois quand il l'habitait. [...]

L'exilé courait à la recherche de lui-même, à la poursuite de sa propre image et de sa propre jeunesse, et il ne se retrouve pas. Et l'exilé courait aussi à la recherche de sa patrie, et maintenant qu'elle est retrouvée il ne la reconnaît plus. Ulysse, Pénélope, Ithaque : chaque être, à chaque instant, devient par altération un autre que lui-même, et un autre que cet autre. Infinie est l'altérité de tout être, universel le flux insaisissable de la temporalité. C'est cette ouverture temporelle dans la clôture spatiale qui passionne et pathétise l'inquiétude nostalgique.

Car le retour, de par sa durée même, a toujours quelque chose d'inachevé : si le Revenir renverse l'aller, le « dédevenir », lui, est une manière de devenir; ou mieux: le retour neutralise l'aller dans l'espace, et le prolonge dans le temps ; et quant au circuit fermé, il prend rang à la suite des expériences antérieures dans une futurition' ouverte qui jamais ne s'interrompt: Ulysse, comme le Fils prodigue', revient à la maison transformé par les aventures, mûri par les épreuves et enrichi par l'expérience d'un long voyage. [...]

Mais à un autre point de vue le voyageur revient appauvri, ayant laissé sur son chemin ce que nulle force au monde ne peut lui rendre : la jeunesse, les années perdues, les printemps perdus, les rencontres sans lendemain et toutes les premières-dernières fois perdues dont notre route est semée.


Vladimir Jankélévitch, L'Irréversible et la Nostalgie, Éd. Flammarion, 1983, p. 300.1. Jankélévitch suppose qu'Ulysse, de retour à Ithaque, sa patrie, est déçu, car il ne retrouve pas l'Ithaque de sa jeunesse.

Je vis ce vrai. Je le médite dans les faits. Je retombe sur mes pieds et deviens plus réaliste. Sans pour autant tomber dans l'amer et ruminer la déception. Souvent partir nous fait perdre la raison. On part parfois avec ses blessures et ses soifs. Et parfois tout est si grand, si insondable qu'il peut s'avérer impossible de se satisfaire réellement.
Ceci étant..On relativise et on prend le réel pour ce qu'il est , pour ce qu'il donne et reçoit.
Arvida n'est pas un regret pour moi à ce moment mais un autre ancrage..mais pas le seul même si c'est là que je coule mes jours dans le présent.. Il n'est pas un tout mais une partie seulement. Et quelle partie. Et c'est pas fini.. Pour l'instant, du moins.


Par Jankélévitch - Publié dans : Philosophie terminales

mardi 22 mars 2011

Me voilà Arvida 39 : Les fantômes de Jordi Bonet

L'été dernier ces trois fresques sont revenues du passé. Littéralement. On ne les attendait plus, en fait. Ils avaient jadis fait partie du paysage d'Arvida. En plein centre-ville. Sur le mur de l'Hôtel de villeDe l'art urbain qu'on voit ou et que l'on voit pas. Mais qui est là. Qui trône. Qui est. Qui nous regarde. Qui nous rehausse.

Jordi Bonet l'avait compris ayant consacré la majeure partie de son oeuvre à l'art urbain. Cet art de la rue qui est gratis qui se donne à qui marche, à qui rôde, à qui flâne. Et c'est romantique pour les amoureux sur le banc ou le trottoir.

Mais depuis des décennies, ces fresques  que la ville lui avait commandé à l'origine ont disparues de l'espace initial.
Et voilà qu'on apprend, il y a quelques mois qu'elle existe toujours, morceau par morceau, tuile par tuile, entassée dans des boîtes. Je l'ai vu de mes yeux vus. J'ai failli participer à sa reconstitution, mais comme on est dans le domaine du patrimoine, il y a des règles à respecter. On avait débuter sa renaissance, mais tout fut interrompu. Et c'est le gouvernement qui a le dossier en main. Presqu'un an plus tard. Je sais que cette oeuvre est toujours dans un sous-sol. Dans des boîtes. Et qu'elle attend toujours.

Un jour peut-être, dans un avenir que je nous souhaite rapproché ,quelque part à Arvida, les quatres fresques ressurgiront et nous en parleront de nouveau.





La seule des 4 fresques de "L'Hôtel de ville " qui tient toujours debout. On l'a rescapé il y a quelques années et elle se trouve aujourd.hui au Foyer des loisirs.



Deux des autres fresques...
Source des photos : Ville Saguenay et Carl Gaudreault

jeudi 17 mars 2011

Nouvelle image d'Hector


Hector de St-Denys Garneau figure avec Paul Éluard, Jacques Prévert, et Gaston Miron dans mon florilège personnel des maîtres à dire, à écrire, à poétiser.
Et du premier, mon chouchou, il ne subsiste à ce jour que très peu de clichés.
Un seul en fait, que l'on appelle dans le milieu, la photo du bérêt, circule le plus couramment.
Que ne fût pas ma surprise, mon bonheur de trouver celle-ci sur mon moteur de recherche préféré.
Un internaute a dû nous alimenter. Merci à lui ou à elle.

vendredi 4 mars 2011

ILLUSION DEMOCRATIQUE ?

EGYPTE

TUNISIE

LIBYE



ILLUSION DÉMOCRATIQUE

Ils diront que je suis vacillante
Et même que je suis mourante
Que je perds ma lumière divine
Comme un grand jour qui décline

Ils diront que je suis désabusée
même à l'aube de nouvelles libertés
que je suis faible et lâche
Comme un seigneur sans panache

Ils diront que je suis traîtresse
Et même que j'oppresse
Que je suis sans ombres
comme un astre sombre

Ils diront qu'il n'y a plus d'espoir
Et même qu'il n'y a plus rien à croire
Que je suis décapitée par la mondialisation
moi forgée par la révolution

Ils diront que les politiques
Sont des pantins mécaniques
Et même que les votes
c'est de la camelote

Ils diront que je parade
Et même que je ne suis qu'une façade
Le pouvoir a changer de main
Je suis disent-ils dans le déclin

Ô Vaishali !
La plus ancienne démocratie
Puisses tu entendre ma litanie les hommes, leurs infamies
Ô Vaishali

Puisses tu au fin fond de ton paradis
Faire surgir l'unanime défi contre le feu et la tyrannie

Texte de F. Sall

jeudi 24 février 2011

Me voilà Arvida 38 : La maison de madame Tremblay

Stella, ma mère était une femme sociable. Je lui ai toujours connu plusieurs ami(e) s. Et elle était fidèle dans ses liens. Il était fréquent de les recevoir à la maison ou d'être reçu par elles. Notamment dans cette maison ci-dessous; j'en reparlerai plus loin. Je me souviens aussi d'enflammées et longues conversations téléphoniques et de lettres également. J'avais l'oreille et la langue bien tendues pour tout savoir. Je sentais ma mère devenir nostalgique, mélancolique dans ces instants. Mais en même temps, elle était bien, heureuse, avec les siens dans ses yeux et dans ses oreilles. Ma mère était exactement comme moi, elle a passée sa vie à s'ennuyer des personnes qu'elle aimait et qui n'étaient pas près d'elle. Pour elle, les gens qui s'aiment ne devraient jamais être séparés. Même pas par la mort. Je la trouvais fidèle dans ses amours..Elle avait la mémoire longue, la mémoire des êtres, de l'amour, surtout..Mais la mémoire tout court aussi. Pour les date de naissance, les numéros de téléphone, etc..


Cette mémoire me fascinait tellement. Enfant, je la questionnais tant que je pouvais, sans satiété sur ses souvenirs. Je les faisais miens complètement. Et jamais je n'ai senti aucune impatience de sa part..Jamais.
J'aimerais si fort me souvenir de tous ses souvenirs. Je pourrais les écrire. Les remémoriser. Les garder intact à tout jamais. Les perpétuer même. Ils étaient si beaux, si doux, si... humains.
Mais je me suis quand même souvenu de la maison. De la maison de son amie. Dès que je l'ai vue, j'ai su qu'elle était reliée à ma mère. C'est en explorant le quartier de ma petite-enfance, redevenu le mien depuis l'été dernier, que je recroisai la maison. J'en fis les clichés que voici.


Le Madame Tremblay et Madame ma mère s'étaient connues chez les filles D'Isabelle dans les années 50-60. Avant qu'elle ne m'adopte. Nous étions allés quelques fois la visiter dans cette maison. Tous ces souvenirs me stoppèrent net devant ses murs. Et ma mère me revint. Et Madame Tremblay, et sa mémoire dans la mienne. J'eu le réflexe de frapper à cette porte. Sans trop réfléchir. Au cas où l'amie de ma mère y serait encore . Pas celle d'hier mais celle d'aujourd'hui, au crépuscule de ses jours. Et Je la savais plus âgée que ma mère qui était née en 1928. Mais c'était quand même plausible qu'elle soit encore de ce monde.J'arrêtai de penser et fis toc toc toc. J'attendai, j'attendai. Jusqu'à ce qu l'on me vit.
-Oui ? Qu'est-ce que l'on peut faire pour vous ? La voix venait d'en haut. Il y avait deux femmes. Et l'une des deux me parla de Madame Tremblay.
- Elle est à son chalet. Quand je la verrai, je lui dirai que vous êtes passé. Sans faute. Revenez la semaine en matinée, vous avez plus de chance de la rencontrer.
Je revins donc quelques jours plus tard. Et je rencontrai une Madame Tremblay. Mais hélas ce n'était pas la bonne. Il s'agissait plutôt de sa bru qui m'annonca son décès quelques années plus tôt. Mais elle me fit la promesse de me faire parvenir une photographie de son homonyme.
Je l'ai reçue dernièrement. C'était bien elle. Bien l'amie de ma mère. Et cette maison, sa maison.
Chaque fois que je retourne devant, je suis celui qui se souvient..d'une maman qui avait de la mémoire pour les êtres et qui les perpétuait.
Alors Madame Tremblay, avec mes petits mots et à ma manière...vous reprenez possession du présent.


dimanche 20 février 2011

Échos visuels de mon été 2010 1

Comme vous le savez, si vous me suivez quelque peu que ce soit, j'habite depuis l'été dernier ( 2010 ) dans une contrée qui fut jadis celle de la jeunesse. Ces images aui défileront devant vos que-n'oeil dans les prochains secondes font écho à ce premier été de mon nouveau recommençement.


Elle furent prises par mon ami Donald Bilodeau et moi au cours de sa belle visite en août dernier.




Ma mère biologique, Claudette s'y abrita quelques années avec mon frère Sylvain, dans la décennie 70. Avec ce dernier lors d'une sorte de pélerinage effectuée quelques semaines auparavant nous la visitâmes mêmes. Et j'en appris davantage sur mes racines.






Chicoutime la côtière, la valloneuse, l'essouflante, la captivante. De partout elle nous donne tant à voir.








Premier bureau de notaire de la région !

Ancienne pulperie devenue Musée. Qu'est-ce qu'ellef ait là ma filloune ?




Secteur St-Jean Eudes d'Arvida. Ce quartier fut le mien alors que je n'avais que 5 ans. Et maison est celle de l'avant dernière photo.


Vous avez aimé ? ( Virgile )
à suisuivre !!!

mercredi 16 février 2011

Me voilà Arvida 37 : Les Parcs à ma fille



LE PARC MORITZ : SON TOUT PRÉFÉRÉ

Un parc, une ville. Une ville qui vit plus large avec ses parcs, qui s'en sert autant qu'elle peut pour reprendre son souffle, pour faire sa belle.

Un parc qui nous prends dans ses bras..qui prends nos pas dans ses pas. Dans son espace.

Un parc qui nous apaise, nous repose nous halte.

Un parc qui fait s'exalter et courir nos amours quadripèdes. Même si c'est interdit. En laisse compris.

Coralie, ma chienne de filloune comme je l'appelle parfois et notamment, aime les parcs car elle sait qu'elle pourra y courir de tout son corps, de toute son ardeur.

Elle aimerait y être tout le temps, y vivre même peut-être..enfin
Elle aime la nature , les grands espaces alors les parcs ces poumons et ces libertés dans les villes lui donne ces paradisos d'occasion.

Voici quelqu'uns des Parcs d'Arvida, son patelin, notre patelin;qui sont vite devenus dans mon esprit Les Parcs de ma fille.


LE PARC TALON