lundi 2 juin 2008

Anne Frank, justement


J'aime Anne Frank. Je le sais bien, je ne suis pas le seul. Je suis un parmi des milliers, à être touché par cette petite fille, qui en fait, aurait aujourd'hui , si elle était toujours de ce monde, 78 ans, 79 ans le 12 juin prochain, pour être plus précis. Dire que les premières personnes approchées par Otto Frank, son père, pour la publication de son journal, n'étaient pas convaincues que son histoire intéresserait les gens. Même Anne, elle-même en doute : " Il me semble que plus tard, ni moi ni personne ne s'intéressera aux confidences d'une écolière de treize ans " Anne Frank, le journal. samedi 20 juin 1942

Incroyable, quand même. Lorsque l'on connait l'universalité de l'oeuvre, maintenant.

J'aime Anne frank depuis mon adolescence. Mon premier contact avec elle fût un véritable coup de foudre. Une explosion d'émotion. En fait, même, après plus de trente ans, je n'en suis pas encore tout à fait remis. Comment le pourrais-je ? Ce destin est si singulier, si beau même dans son drame. La tristesse nous happe immédiatemment. Ensuite, c'est l'indignation, la colère. Mais c'est la fierté qui reste au fond du coeur quand je pense à elle. Oui, elle porte sur ses épaules toute la Shoah dont elle est devenue une sorte de symbole. Elle appartient d'abord aux juifs, mais elle nous appartient à nous tous, l'humanité. Elle est une part de nous. Nous sommes une part d'elle.

Lire le journal, aujourd'hui, c'est apprendre le courage dans l'adversité. C'est lire de la poésie. Pure et simple. Celle d'une enfant surdouée, mais d'une enfant tout de même. D'une enfant jetée dans la tourmente de la bêtise, de la cruauté des humains. le plus beau, c'est qu'elle s'est réfugiée dans les mots, afin d'avoir moins mal. Afin d'être moins seule. Avec elle-même. Cet alter-ego, son journal, sa kitty, comme elle la nomme, l'accompagnera, tout au long de sa captivité. Et il nous accompagne toujours. Comme une amie fidèle.
Lire Anne, pour ne jamais oublié. L'histoire. L'espoir. Le courage. Mais surtout le pouvoir naufragé des mots.
Cela me fait penser à tous ces autres êtres, d'aujourd'hui et d'hier, d'ici comme d'ailleurs qui survivent à cause des mots, à cause de leurs mots. Juste cela.
Il y en a partout des mots qui sauvent. Et c'est bien tant mieux. Oublions ceux qui tuent et attardons-nous sur ceux qui font vivre.
Merci Anne !
À suivre......




1 commentaire:

Doréus a dit…

Lire Anne Frank, c'est un peu comme saisir une bouteille jetée à la mer des années qui passent... pour nous rappeler la bêtise de la folie humaine, mais en même temps pour nous donner un regard émerveillé sur ce qu'il y a de beau au milieu de la tourmente.

Beau texte.