samedi 26 juillet 2008

Ma mère chantait toujours


Ah nos mères. Ah cette matrice de la vie et du vivre ! Cette trace indélébile. Cette permanence dans notre sang et nos pas.

Ma mère, Stella, avait un tout petit filet de voix, qu'elle n'aimait pas d'ailleurs. Quand je le lui ventais, elle s'emportait et me disait : " André, faut toujours que tu exagères ! " C'est vrai que mon sens de l'exagération n'a pas son pareil - même en bas âge - , parfois, mais quand même. Sans être juste, la voix de maman était belle pour mes petits tympans juvéniles. Et douce, et rassurante. Elle l'enfilait dans mes oreilles avec tant d'âme et d'ardeur , au point que je l'entends toujours, plus de trente ans plus tard, comme un acouphème d'amour.
Merci petite maman de m'avoir tant désiré en m'adoptant.

L'eau vive
Paroles et Musique: Guy Béart

Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive.
Elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent
Courez, courez vite si vous le pouvez
Jamais, jamais vous ne la rattraperez

Lorsque chantent les pipeaux, lorsque danse l'eau vive
Elle mène les troupeaux, au pays des olives
Venez, venez, mes chevreaux, mes agnelets
Dans le laurier, le thym et le serpolet

Un jour que, sous les roseaux, sommeillait mon eau vive
Vinrent les gars du hameau pour l'emmener captive
Fermez, fermez votre cage à double cle
Entre vos doigts, l'eau vive s'envolera

Comme les petits bateaux, emportes par l'eau vive
Dans ses yeux les jouvenceaux voguent à la derive
Voguez, voguez demain vous accosterez
L'eau vive n'est pas encore à marier

Pourtant un matin nouveau
à l'aube, mon eau vive
Viendra battre son trousseau,
aux cailloux de la rive
Pleurez, pleurez,
si je demeure esseulé
Le ruisselet, au large, s'en est allé.

Cet air, que vous n'entendez pas, hélas en ce moment, et ses mots, me poursuivent. Avec la voix en sus. Avec celle de la mère, de l'amour maternel, aimant.

Stella, tu es vive, tu es eau, et tu m'emporteras toujours dans ta dérive, dans ta rive.
Vers ma rive.
Je t'aime.
André

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