samedi 18 octobre 2008

Au sujet de ma peine envers Jean-Louis 1

Je n'ai jamais autant versé de larmes, qu'aux funérailles de Jean-Louis Millette.

Je me revois au blacon, du Théâtre du nouveau monde, pleurer comme une Madeleine. me moucher interminablement. Avoir une peine de fin du monde. Au point de rendre tout le monde mal à l'aise autour de moi. On a du penser qu'il était un proche, un parent... tellement J'aversais de mes yeux sans arrêt.

Je ne sais toujours pas..des années plus tard..pourquoi cette mort m'a atteint à ce point. J'ai mis des semaine à m'en remettre. Cela, c'est si j'en suis vraiment remis..

Je ne le suis pas et ne le serai jamais en fait. C'est trop bête de mourir en pleine apogée. De quitter le nid alors qu'il est encore si chaud. De verser sur le flanc alors que la vie elle-même le réclame encore.

Quand j'ai appris que son coeur s'était arrêté de battre, le mien a voulu l'imiter. Le mien a voulu crier : Monsieur Millette, que faites-vous là ? C'est trop indécent ! C'est trop injuste ! On a trop besoin de vous encore.

J'ai eu l'impression, fulgurante, qu'un grand comédien quittait sa constellation, qu'une étoile filait à jamais. Plus, même. Que tous les comédiens du monde, se taisaient, arrêtait de jouer, cessaient de s'animer. de saluer..

Il y eut comme un chaos insupportable.

Mais au même instant, presque, dans ce tumulte égoîste,

des voix retentirent :

Celles de Pallaisson

De Philippe Couture, de l'Héritage de Victor lévy-Beaulieu

D'Oscar Bellemare


D'Édouard dite La Duchesse de Langeais de ( Michel Tremblay )

De Gaston Talbot ( the drangongly of chicoutimi ) de Larry tremblay





Du chanoine Odilon Caron

Pour nous rappeller....

L'immortalité
L'investissement intégral .
Le dévouement d'un artisan, d'un patriot.
La beauté de la fragilité, de la sensibilité à fleur de coeur.

J'ai eu le bonheur de le rencontrer personnellement..une seule et unique fois.

Et ce jour est marqué au fer rouge dans ma vie. Oh que oui ! C'était en Juin, le 25 juin, en 1992. À l'occasion du cinquantième anniversaire de naissance de notre auteur dramatique national. Cela se passait dans la cour du conservatoire d'art dramatique de Montréal. On y lançait en même temps, "Les douze coups de théâtre", son recueil de récits autobiographique. C'était une rencontre privé, mais je m'y étais faufilé, en "phantas" que j'étais- je me suis calmé depuis - afin de faire autographier le livre, et de le procurer, le plus chaud possible..


Jean-Louis était présent. Il est venu vers moi, spontanément, imaginez, j'en étais tout remué.
Calmement. Humblement. Je n'oublierai jamais. J'avais peur..d'aller trouver Tremblay pour la dédicace. Il m'a dit alors..de ne pas avoir peur..de foncer..qu'il serait très simple, très gentil avec moi..Ce regard..cette intensité..cette familiarité " réservé !
Cette homme était un grand monsieur, un humain, un vrai. Un fragile.Un fort. Qui s'excusait presque d'exister et en même temps qui prenait une place colossal..en était juste là.
Je n'oublierai jamais .
Et c'est pour cela..
tout cela..
Tout ma peine envers Jean-louis..
quand il est parti..
Parti.
On ne part jamais..quand on laisse autant de traces. Indélibiles.

1 commentaire:

Patricia a dit…

salut Oscar Bellemare!