lundi 24 novembre 2008

Des quartiers, des mémoires : St-Sauveur de Québec 1

Situé à deux minutes du centre-ville, Saint-Sauveur est un quartier populaire de la Basse-Ville de Québec.


  • Les restaurants vietnamiens, japonais et africains côtoient les épiceries, les magasins de prêt-à-porter de réputation internationale, les casse-croûte et la taverne Joe Dion, qui serait la plus ancienne d’Amérique du Nord.




  • Avec ses maisons de guingois le quartier abrite de nombreux trésors et une histoire palpitante.


  • Ce quartier ouvrier a vu naître le célèbre écrivain Roger Lemelin. D’une certaine manière, il a rendu hommage à Saint-Sauveur et à ses habitants en écrivant ses deux romans, Au pied de la pente douce et Les Plouffe dans les années 1940.


  • Depuis 1820, Saint-Sauveur était une banlieue pauvre, habitée par des ouvriers qui travaillaient dans les usines de Saint-Roch.
  • Dès 1620, les moines Récollets,
    premiers missionnaires de la Nouvelle-France, y firent
    construire une chapelle et un couvent à l'emplacement
    de l'actuel Hôpital-Général. Toutefois, les successeurs de
    Champlain ont préféré les hauteurs du Cap-aux-Diamants
    pour installer la ville.
  • C'est dans ce contexte qu'en 1692 Monseigneur de
    Saint-Vallier, alors évêque de la jeune colonie, achète les
    installations délaissées par les Récollets depuis quelques
    années pour y fonder l'Hôpital-Général qu'il confie aux
    Augustines. Ce site constitue le noyau à partir duquel le
    développement a été initié dans Saint-Sauveur.


  • En 1653, Jean Le Sueur reçoit une bande de terre sur
    le territoire du quartier Saint-Sauveur qui prolonge jusqu'à
    la rivière celle qu'il possède sur les hauteurs de la falaise.
    Avant son arrivée en Nouvelle-France, il était curé de la
    paroisse de Saint-Sauveur à Thury-Harcourt en Normandie,
    en France. Il fut surnommé par les habitants de Québec
    « Monsieur de Saint-Sauveur » et ce nom fut associé aux
    terres qu’il possédait et est demeuré jusqu’à aujourd’hui.
  • En 1692, Mgr de Saint-Vallier mandate quelques Augustines
    pour ouvrir l'Hôpital-Général. Le territoire du quartier
    Saint-Sauveur convenait parfaitement car, dans la tradition
    des hôpitaux généraux, ces établissements offrent l'asile
    aux démunis en bonne santé, aux vieillards et aux invalides
    et sont situés en périphérie des villes.


  • En temps de guerre, cette position stratégique à l'extérieur
    de la ville, hors de portée des coups ennemis, procure à
    l'Hôpital-Général le statut d'hôpital militaire. C'est ainsi
    qu'au lendemain de la bataille des Plaines d'Abraham, le 13
    septembre 1759, plus d'un millier de militaires français
    et anglais y sont hospitalisés. Les militaires morts au
    combat ou des suites de maladies sont
    enterrés dans un cimetière adjacent à
    l'Hôpital-Général. Le corps du célèbre
    général de Montcalm a été exhumé et
    transféré en 2001 aux côtés de ses
    compatriotes inhumés sur ce site
    exceptionnel

  • D'abord connu sous le nom de « chemin de l’Hôpital-Général », la première
    portion du boulevard Langelier reliait l'hôpital au « chemin de Lorette »,
    future rue Saint-Vallier. En 1850, ce tronçon de route a été baptisé « rue
    Saint-Ours », en souvenir de Jeanne-Geneviève de Saint-Ours, bienfaitrice des
    hospitalières de l'Hôpital-Général. C'est en 1890 que la route adopta son nom
    actuel en l’honneur de François Langelier, maire de Québec entre 1882 et 1890.

  • En 1792, la limite occidentale de la ville de Québec est
    fixée sur une ligne correspondant à l'emplacement actuel
    du boulevard Langelier. Cette limite constitue en quelque
    sorte une frontière historique positionnant Saint-Roch dans
    la ville et Saint-Sauveur hors de la ville.
  • Pour empêcher qu'un brasier ne se propage facilement d'un quartier à l'autre, le
    boulevard Langelier fut aménagé en rue « coupe-feu ».
    Sa largeur passe alors de 9 à 30 mètres. En 1885, l'artère
    est divisée en deux voies séparées par un terre-plein et
    encadrée par une rangée d’ormes d'Amérique.
  • Au début du 19 e siècle, le quartier voisin connaît une vague de
    prospérité due à l'établissement de nombreux chantiers
    navals sur les berges de la rivière Saint-Charles, ce qui
    provoque une affluence d'ouvriers dans le secteur.
  • Les façades des maisons ouvrières étaient orientées est-ouest pour faire face
    à la corderie. Depuis sa disparition du paysage urbain lors de l'incendie de
    1866, les maisons reconstruites ont adopté une orientation nord-sud qui
    caractérise le secteur aujourd'hui.
  • C’est le père Zéphirin Charest (qui laissa son nom au
    boulevard Charest), curé de Saint-Roch, qui suggéra au père
    Durocher la création d'une première école dans le quartier
    tenue par les sœurs de la Congrégation Notre-Dame. Détruit par les flammes en 1866, l'édifice a été immédiatement reconstruit pour être démoli presque
    cent ans plus tard, en 1958, pour faire place à une
    construction moderne, l'école Marguerite-Bourgeoys.


  • En fait, suite à un incendie majeur survenu en 1889, les
    citoyens de Saint-Sauveur constatent leur impuissance à
    combattre cette calamité, n'étant pas équipés d'un réseau
    de distribution d'eau ni d'égout. Ils songent alors sérieusement
    à annexer leur municipalité à celle de Québec qui bénéficie
    de ces services. Les citoyens se prononcent par référendum en septembre
    1889 en faveur de l'annexion. Saint-Sauveur fait alors l'objet
    d'importants travaux qui améliorent grandement la qualité
    de vie dans le quartier
  • Le centre Durocher ouvre ses portes en 1950. Son architecture
    constitue un bel exemple du style Art déco à Québec. Une
    bibliothèque, des salles de billard, de quilles et de
    spectacles, un restaurant et des locaux réservés à l'usage
    des organismes de la paroisse sont alors mis à la disposition
    de la population.
  • http://centredurocher.org/index.php?option=com_content&task=view&id=162&Itemid=142
    Le centre Durocher, centre communautaire et de loisir,
    est toujours au cœur de la vie de quartier. Une variété
    d'activités et de services favorisant le mieux-être des
    résidants de tous âges y est offerte.
  • En 1896, les Augustines de l'Hôpital-Général consentent à
    céder à la Ville un terrain ceinturé par un méandre de la
    rivière Saint-Charles pour aménager un vaste parc urbain.
    Cet emplacement offre l'avantage de pouvoir profiter à la
    fois aux résidants de Saint-Sauveur et de Saint-Roch.
    Ouvert à la population en 1897, le parc Victoria était alors
    parcouru par un dédale de sentiers.
  • Le parc Victoria constitue un parc exceptionnel
    dans lequel il fait bon se balader et pratiquer des activités
    sportives en plein cœur de la ville.Inauguré le 22 juin 1897 à l'occasion du 60 e anniversaire du couronnement de la reine Victoria, le parc Victoria nommé en l'honneur de la reine devait initialement porter le nom de parc Parent, du nom du maire de l'époque.
    Simon-Napoléon Parent, maire de Québec de 1894 à 1906, participait à
    la vie politique de Saint-Sauveur à titre de conseiller municipal depuis
    1890. Surnommé le « maire des grands travaux », on lui doit, entre autres,
    la construction du Château Frontenac, de l'hôtel de ville de Québec et
    l'ouverture du parc Victoria.

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