samedi 15 novembre 2008

Une petit bonhomme haut comme cent pommes




Cet enfant avait à peu près mon âge, quand
nous étions tous les deux des enfants.
En même temps. Sans nous connaître.
Il habitait Black Lake, près de Thedford Mines( aujourd'hui fusionné ) .
J'habitais Québec.

Je rêvais de cinéma et lui en faisait déjà...
Il rencontrait des grosses pointures de cinéma d'ici..
Et moi je découvrais le septième art par les oncles Walt et Sam !


Il interprétait Benoît auprès de l'Oncle Antoine ( film de claude jutra ), mais il était Jacques.
Tout un Jacques.
Tout un âme de petit bonhomme plus grand que trois pommes.

Pour ressentir la vie avec autant de vérité, de force et de sensibilité.

Jutra l'avait tout de suite su. tout de suite vu.

Ce grand petit bonhomme haut comme cent pommes.
Ce regard perdu, qui cherche et qui se trouve à travers tout.

Ce regard qui a faim, mais qui ne demande sa pitance qu'en regardant.


Ce Benoît en carence mais qui donne plus qu'il ne reçoit.
Comme la vie, en elle-même.
Ce benoît et ce Jacques qui se confondent et s'harmonisent.
Qui forment un corps lucide et translucide.

Beauté même et extrême..

Il a fallu qu'il intériorise au complet le précieux de son être

Qu'il prenne tout de lui et des autres
Que sa jeune vie avait retenu en lui
Que Jacques prenne tout benoît en lui

Qu'il en fasse lui-même
Avec impudeur et générosité

Pour notre plus grand bonheur d'humain et de cinéphile
Pour soi
Pour Ici
Pour ailleurs

Un enfant au cinéma, c'est unique
C'est fort mais
C'est fragile aussi
comme le naturel qui file parfois au galop

Mais Jacques en Benoît est tout sauf fuyant
Il s'agrippe à lui
S'imprègne à lui
jusqu'à nous
profondéement et pour tout le temps

Le Jacques-Benoît qui a peur de la mort
Le Jacques-Benoît qui cours dans l'église, qui boit le vin et mange l'hostie
Pour braver l'autorité
Le Jacques-Benoît qui évoque son plâtre pour s'exempter de ses tâches
Le Jacques-Benoît qui se cherche un père, une mère, une âme soeur
Qui cherche à retirer le voile
Le Jacques Benoît qui rêve


Le jacques-Benoît
qui découvre l'amour, les belles courbure du corps des femmes
Qui perce le secret des adultes, de leur travers, de leurs souffrances




Le Jacques benoît qui vibre au monde
et qui l'inonde de sa naïveté, de sa voracité..

Un enfant qui ressemble à n'importe quel autre enfant

Qui n'a pas encore souffert pour devenir amer

Mais qui sait déjà autant de vérités que nous avons su en perdre.


Jacques, plus que Benoît, je t'invite personnellement à prendre un café
et un peu de caviar sur une biscotte.
Pour la reconnaisance..et l'éternité.

Résumé de l'intrigue du film de Benoît-Jacques : Mon oncle Antoine.
Évidemment..c'est une histoire à suivre..

Vers la fin des années 1940, la population d'une petite ville minière du Québec se retrouve la veille de Noël au magasin général d'Antoine, qui est aussi entrepreneur de pompes funèbres, pour magasiner tout en prenant le temps d'échanger moult nouvelles et de prendre un petit verre. Benoît, un orphelin de quinze ans, neveu et commis d'Antoine, observe d'un œil amusé ce bon peuple en train de s'accorder quelques heures d'insouciance. Mais lorsqu'il doit accompagner son oncle ivre pour aller ramasser le cadavre d'un jeune homme dans une famille pauvre, Benoît découvre la vraie nature des adultes, faite parfois de mensonges et de lâchetés.

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