jeudi 27 novembre 2008

Le coq, roi des symboles



Est-ce parce que je monte souvent sur mes ergots ?
Est-ce parce l'on me dit hospitalier ?
Est-ce pour mon engouement pour "Tit-coq", la pièce de théâtre de Gratien Gélinas ?
Est-ce seulement pour sa beauté ?
Mais j'aime les coqs...à la folie.
J'en ai plusieurs représentations à la maison.
Des coqs-napperons, des coqs-salières-poivrières, des coqs-serrviettes de table, des coqs-serviettes de bain, Des coqs-contenants à épices, des coqs-tapis de pieds, des coqs ustensiles, des coqs-laminages, des coqs-encadrés, Des coqs-services à vaisselle, etc...Nomme-le, je l'ai.... Ou presque..




Le fait que ce volatile est matinal lui a valu, dès la plus haute antiquité, d'être considéré comme celui qui faisait lever le soleil ! Un culte lui fut voué rapidement dans toute l'Asie Mineure, dont les plus nombreuses traces se trouvent en Grèce. Le coq était consacré à plusieurs dieux solaires et lunaires, comme Jupiter. Ainsi, le savant Pythagore (Ve siècle avant J.C.) recommandait dans ses Vers d'or\" Nourrissez le coq, et ne l'immolez pas, car il est consacré au soleil et à la lune


Cette symbolique solaire fut bien sûr adoptée par les Romains, mais on la retrouve jusqu'en Inde et au Japon. On retrouve le coq, symbole solaire, sur toute la planète, en fait, notamment sur les horloges astronomiques. Le soleil, bien avant les horloges, était seul à rythmer la vie quotidienne, il devenait normal d'associer le coq au temps et à la journée. En 1659, le roi Louis XIV et Colbert décident la création d'un ordre architectural et décoratif," l'ordre français " : le projet retenu de Lebrun mêle les fleurs de lys et le coq.

Cette constance à chanter tôt le matin a contribué à parer le coq des qualités de vigilance et d'obstination. Puis sa combativité dans les combats de coqs l'a paré de courage , tandis que son assiduité à" honorer " toutes les poules de son secteur lui a valu une réputation d'ardeur sexuelle très enviée. Cette réputation a valu à la langue française de s'enrichir de dictons comme " être le coq du village " ou " faire le coq "...Et déjà les Anciens sacrifiaient un coq à Priape, renommé pour sa sexualité débordante !

Si le coq était consacré à de nombreux dieux antiques liés au soleil et à la lune, il tenait aussi une place éminente dans la prédiction de l'avenir. les Etrusques et les Romains disposaient des grains sur un échiquier; selon la façon dont les volatiles les mangeaient, les prêtres tiraient des prédictions fastes ou néfastes ! L'oiseau s'est de même vu doté d'un pouvoir de psychopompe, c'est à dire annoncer dans l'autre monde l'arrivée de l'âme d'un défunt, et l'accompagner dans son dernier voyage, avant qu'elle trouve une nouvelle lumière, une nouvelle naissance.


En Chine, le coq était respecté autant que protégé.Il était sensé protéger la maison et représenter les cinq vertus, les vertus civiles, par son port de tête " mandarinal ", les vertus militaires par ses ergots, le courage par son attitude dans les combats, la bonté pour son partage de la nourriture avec son harem, la confiance pour sa ponctualité à annoncer le lever du soleil.Il a mérité ainsi de figurer dans l'horoscope chinois.


Les musulmans ont réservé au coq une place éminente à l'heure du jugement dernier. Quand viendra ce jour, c'est le Grand Coq Blanc qui avertira les croyants de l'événement. Symbole du soleil levant, symbole du temps, de vigilance et de courage, de résurrection, le coq allait se voir également adopté par la franc-maçonnerie comme symbole de la vigilance et d'avènement de lumière (initiatique).


L'oiseau-girouette de nos clochers mérite une place à part, tant il est répandu dans le monde chrétien.Mais son origine prête à discussion.Nombreux sont ceux qui expliquent sa présence sur les clochers par l' épisode du reniement de saint Pierre.Rappelons que lors des divers épisodes de la passion du Christ, le chef des apôtres fut interrogé trois fois sur ses liens avec l'accusé et que, chaque fois, il nia le contraire, ceci avant que le coq ne chantât, confirmant la prédiction de Jésus. Horrifié et repentant Pierre se ressaisira rapidement, mais il sera poursuivi par cette histoire du coq, au point, dit l'anecdote, qu'il expédia, d'un vigoureux coup de pied, l'animal se ficher en haut d'un clocher !


Une autre légende suggère que le saint-Pierre pleurait à chaque fois qu'il entendait chanter un coq, et, que pour rappeler son repentir, il avait souhaité qu'il figurât en haut des clochers. Face à ces légendes un peu farfelues, une explication plus plausible est que les premiers chrétiens se réunissaient pour une prière matinale au chant du coq, jusqu'à l'apparition des cloches, vers le Vième siècle.Désormais, en signe de gratitude, on le mit sur les clochers, où il fait aussi office de girouette, inspirant par là même de nombreux artistes.


Extraits de l'article d'Yves D .Papin, historien pour le catalogue de l'exposition " Le coq, histoires de plumes et de gloire ". Yves D. Papin est également l'auteur de l'ouvrage " Le Coq ", aux Editions Hervas - 1993.

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