vendredi 5 décembre 2008

Un grand-père au regard bleu qui monte la garde




LE TOUR DE L'ÎLE




Pour supporter le difficile
Et l'inutile
Y a l' tour de l'île
Quarante-deux milles
De choses tranquilles
Pour oublier grande blessure
Dessous l'armure
Été, hiver,
Y a l' tour de l'île
L'Île d'Orléans
L'Île c'est comme Chartres
C'est haut et propre
Avec des nefs
Avec des arcs, des corridors
Et des falaises
En février la neige est rose



Comme chair de femme
Et en juillet le fleuve est tiède
Sur les battures




Au mois de mai, à marée basse
Voilà les oies
Depuis des siècles
Au mois de juin
Parties les oies
Mais nous les gens
Les descendants de La Rochelle
Présents tout l' temps
Surtout l'hiver
Comme les arbres




Mais c'est pas vrai
Ben oui c'est vrai
Écoute encore




Maisons de bois
Maisons de pierre
Clochers pointus




Et dans les fonds des pâturages
De silence
Des enfants blonds nourris d'azur
Comme les anges
Jouent à la guerre

Imaginaire, imaginons
L'Île d'Orléans un dépotoir
Un cimetière
Parcs à vidanges, boîte à déchets
U. S. parkings




On veut la mettre en mini-jupe
And speak English
Faire ça à elle, l'Île d'Orléans
Notre fleur de lyse
Mais c'est pas vrai
Ben oui c'est vrai
Raconte encore





Sous un nuage près d'un cours d'eau
C'est un berceau
Et un grand-père
Au regard bleu
Qui monte la garde
Il sait pas trop ce qu'on dit
Dans les capitales
L'oeil vers le golfe ou Montréal



Guette le signal





Pour célébrer l'indépendance
Quand on y pense
C'est-y en France
C'est comme en France
Le tour de l'île




Quarante-deux milles
Comme des vagues les montagnes
Les fruits sont mûrs




Dans les vergers
De mon pays
Ça signifie
L'heure est venue
Si t'as compris




paroles et musique: Félix Leclerc



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