dimanche 24 mai 2009

Anne Frank, son «Journal» en chansons





Anne Frank en musique ? L'idée n'est pas si saugrenue qu'il n'y paraît. «On l'a souvent jouée au théâtre, filmée au cinéma, à la télévision. Il y a même eu un dessin animé. Mais on a rarement entendu une œuvre musicale inspirée de sa courte vie. J'avais envie d'entendre le son de ces années troubles, la voix, les mélodies qu'auraient pu chanter Anne, sa famille et ses amis», explique Jean-Pierre Hadida, l'auteur-compositeur de ce spectacle émouvant. Le témoignage quotidien de cette espiègle adolescente, recluse avec sa famille puis déportée après avoir été dénoncée, est porté par une partition enjouée et rythmée, et une troupe de comédiens-chanteurs épatants de lyrisme et d'enthousiasme.


L'histoire commence au Musée d'Anne Frank, en 2009. Un groupe de jeunes entame un slam : «C'est un lieu chargé de tourments et d'espoirs/C'est un lieu hanté où l'on rêve de départ.» Les étudiants quittent la scène par le devant, comme pour sortir du théâtre, quand le piano retentit. Ces jeunes composent la chorale nichée au milieu du public et dont les chants vont tout le long nous prendre aux tripes. Mais l'un d'eux reste sur scène, entre le lit, la table, les deux malles et la bibliothèque obstruant l'entée du réduit de 20 m². Le décor dépouillé tranche avec la richesse d'or et de pourpre du Théâtre Dejazet.

La jeune étudiante Mélanie devient Anne, incarnée par la jeune et jolie Cloé Horry. Le père, Otto Frank, l'interpelle, incarné par un Pierre-Yves Duchesne poignant de conviction. Flash-back. Nous sommes le 12 juin 1942. Chacun sait l'issue de ce huis clos. Mais sa traduction en théâtre chanté est inédite.
De l'opérette au music-hall façon ­Broadway, certaines mélodies, évoquant Starmania, continuent à la fin d'être fredonnées.

En chansons, Anne raconte les préoccupations de tous les adolescents de son âge, ses états d'âmes, ses sentiments. Une voix off égrène le journal intime. Il y a toujours un bémol à la clé de l'espérance. La tonalité générale est sombre, plus que ne le sont les mots écrits il y a soixante ans par Anne Frank. Le propos quelquefois se fait militant. On le voudrait plus universaliste.
Le journal d'Anne Frank, dans sa traduction musicale, est une forme de résistance à l'oppression, par-delà tous les communautarismes.


SI J'ÉTAIS LÀ. OU RICHE POUR Y ALLER.
M'ENFIN !

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