samedi 2 mai 2009

Des chats au cirque



Agence France-PresseChicago


Les otaries, oui. Les tigres et les éléphants aussi. Mais convaincre un chat de se livrer à un numéro de cirque est un fameux défi, qu'une Américaine a relevé, avec une bonne dose de patience et d'humour.
Dans une petite salle de Chicago (Illinois, nord), Samantha Martin arrive à faire pousser un ballon par un de ses félins entre deux barres parallèles, sous les vivats des petits et des grands. D'autres chats sautent dans un cerceau (non-enflammé), ou lâchent avec les dents une balle dans un panier de basket.
Mais souvent, il vaut mieux renoncer.
«Allez, vas-y, Isis, essaie encore une fois», lance-t-elle doucement à une petite chatte blanche censée tirer un mini-chariot dans lequel un siamois s'est installé.
En répétition, Isis s'est acquittée de sa mission à merveille. Mais ce soir, elle a décidé que personne ne verrait rien. Samantha soupire résignée: «On l'applaudit quand même», lance-t-elle au public hilare, qui ne se fait pas prier.
Succès garanti avec les «Rock Cats», un trio composé d'un batteur, d'un pianiste et d'un guitariste, qui use ses griffes sur les cordes.
Numéro suivant: un concours de carillon opposant un chat blanc, chargé d'appuyer de la patte sur une sonnette, à une poule qui donne des coups de bec contre une cloche. Comme d'habitude, c'est la poule qui gagne...
Samantha Martin, qui a passé sa vie à travailler avec toute sorte d'animaux, a appris, en trois ans de numéros avec ses acrobates à moustaches, à faire avec la mauvaise volonté des artistes.
«Les chats manquent totalement de professionnalisme», s'insurge-t-elle, après les multiples humiliations que ses «Acro-Cats» lui ont fait subir face au public. «Il y a des fois où j'ai envie de partir discrètement par la porte du fond et de les laisser plantés là».
Mais le public en redemande, en dépit, ou peut-être à cause, du caractère imprévisible de ceux qu'elle appelle ses «divas». Le Gorilla Tango Theater où elle se produit ne cesse d'ajouter des représentations, souvent organisées à guichet fermé.
«C'est très drôle. J'ai adoré», confie Jeffrey Husserl, un spectateur qui rapporte qu'à la maison ses chats ne réagissent même pas à l'appel de leur nom.
Mais Samantha Martin assure que n'importe quel animal peut être dressé, «même un poisson rouge». Le tout est de prévoir des récompenses (friandises), d'avoir des objectifs clairs et de répéter longtemps, longtemps...
Contrairement aux apparences, les chats n'aiment pas rester à la maison à ne rien faire, explique-t-elle. Ce sont des animaux intelligents qui ont besoin d'être stimulés et leur apprendre des tours les met de bonne humeur.
Mais «on ne peut pas faire faire n'importe quoi à un chat», reconnaît la dresseuse. «Les poules, voilà des professionnelles ! Mais les chats... Toujours à se pomponner, à se laisser distraire au moindre bruit».
Samantha est venue aux chats sur le tard, après avoir commencé sa carrière il y a 20 ans comme dresseuse de rats, décrochant des petits cachets lors de tournages de films.
Mais son numéro de rongeurs a vite trouvé ses limites. «Beaucoup de gens sont dégoûtés», reconnaît-elle.
Après un détour par les reptiles et les animaux exotiques, la dresseuse a trouvé sa vocation avec les félins, dont le nombre dépasse aujourd'hui la vingtaine, un nombre qui risquerait d'effrayer un éventuel soupirant.
De toute façon, un mari coûterait trop cher à nourrir, rigole-t-elle.

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