samedi 20 juin 2009

Un morceau d'intelligence collective



Le documentaire, c'est «un morceau d'intelligence collective», selon Serge Bouchard. Mais un morceau qui rapetisse de plus en plus.
Un nouveau regroupement, Sauvons le documentaire, sonne l'alarme: de nouvelles mesures gouvernementales menacent la survie même du documentaire, et particulièrement du documentaire d'auteur. Le regroupement est appuyé par différents organismes, dont l'Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec, la SARTEC et l'Alliance québécoise des techniciens de l'image et du son.


Les réalisateurs et producteurs ainsi réunis montrent particulièrement du doigt différentes mesures mises en place ces derniers mois. La disparition du Fonds canadien du film et de la vidéo indépendante prive le documentaire d'une source importante de financement, et un nouvel examen des allocations budgétaires de l'Office national du film laisse planer de nouvelles compressions.


Mais le regroupement est particulièrement inquiet de deux autres mesures: les compressions à Radio-Canada et la transformation du Fonds canadien de télévision en Fonds des médias du Canada. «Les compressions à Radio-Canada se traduisent déjà par une diminution des ressources», explique Nathalie Trépanier, porte-parole du regroupement. Il faut rappeler que la participation d'un réseau de télévision est essentielle pour amorcer le financement d'un projet documentaire. Ensuite, le nouveau Fonds des médias «laisse présager le pire», ajoute-t-elle. L'ancien Fonds canadien de télévision réservait d'emblée une partie de son budget au genre documentaire. Non seulement le nouveau Fonds des médias, qui sera opérationnel l'année prochaine, ne le fait plus, non seulement il ne comporte plus de budget réservé à Radio-Canada comme avant, mais, selon les nouvelles règles, les producteurs de documentaires devraient faire la preuve, pour avoir accès au Fonds, que leurs projets ne peuvent pas être soutenus par le marché. Or il est rarissime, évidemment, qu'un documentaire soit soutenu uniquement par le marché commercial.


De plus, selon les règles édictées par le ministre de Patrimoine Canada, James Moore, le Fonds devrait privilégier les projets qui génèrent une forte écoute. Sauvons le documentaire a lancé un site Internet www.sauvonsledocumentaire.ca pour recueillir des appuis. «Nous voulons que le Fonds des médias reconnaisse l'importance du documentaire et lui réserve une enveloppe spécifique», déclare le regroupement. Différentes personnalités appuient ce mouvement, dont l'anthropologue Serge Bouchard, le cinéaste Philippe Falardeau et la sociologue Louise Vandelac, qui rappelle que le documentaire a toujours représenté «une image de marque pour le Québec et le Canada».








sauvonsledocumentaire.ca

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