mercredi 22 juillet 2009

Cet homme qui sonnait faux




(Québec) Un ancien curé de la paroisse Sacré-Coeur, à Québec, a été condamné le mois dernier à 18 mois de prison. Une quarantaine de fois entre 1979 et 1981, Paul-Henri Lachance, maintenant âgé de 78 ans, a attenté à la pudeur d'une fillette de six à huit ans.
En mars, le prêtre aujourd'hui à la retraite avait reconnu avoir commis deux abus sexuels contre sa jeune paroissienne de l'époque. Jeudi, toutefois, le juge Alain Morand l'a reconnu coupable d'une quarantaine d'autres.
La victime maintenant âgée de 36 ans, Shirley Christensen, a relaté qu'étant devenu son confident, le curé s'agenouillait devant elle et il lui plaçait une main sur la vulve, par-dessus ses vêtements, lorsqu'elle lui parlait. Les gestes se sont répétés une quarantaine de fois au cours des étés de 1979, 1980 et 1981. Jusqu'à ce que le curé fasse ce que Mme Christensen a appelé le «geste fatidique».
Ce jour-là, M. le curé n'a pas pris le temps d'écouter. Il a conduit la fillette à sa chambre du presbytère, il a baissé son pantalon et il a glissé sa main dans sa petite culotte pour lui toucher les fesses et la vulve. «Je ne voulais pas croire ce qui m'arrivait», a déclaré la mère de famille en pleurs.
«Je ne pouvais voir avec mes yeux et j'ai essayé de voir la forme avec mes doigts», a expliqué Lachance à son tour de témoigner. Il a reconnu qu'après l'avoir fait étendre sur son lit, il a «un peu passé» son doigt dans la vulve de sa victime, mais «très légèrement et accidentellement». Le juge Morand a toutefois estimé invraisemblable cette version de l'événement.
Tentant d'apporter une explication à l'inexplicable, le septuagénaire est malhabilement revenu sur sa jeunesse : «Dans notre famille, tout ce qui touchait le sexe était caché. Maman nous disait d'aller voir les animaux. Je ne dis pas que je n'ai pas essayé de petites approches... Peut-être trois, quatre fois dans ma vie, mais je n'ai pas vu à ma satisfaction.»
La procureure de la Couronne, Me Valérie Lahaie, a réclamé la peine de 18 mois d'emprisonnement alors que l'avocat du prêtre, Me François Huot, la considérait «peut-être un peu sévère». Il a plutôt suggéré une peine de huit ou neuf mois.
Selon les termes des rapports présentenciel et sexologique soulignés par Me Lahaie, l'accusé nie toute déviance. Il s'estime victime du fait que son statut de prêtre l'empêchait de satisfaire sa curiosité en matière sexuelle.
De son côté, Me Huot a souligné que l'accusé n'avait pas d'antécédents judiciaires et qu'il «a quand même fait beaucoup de bien dans sa vie». D'après le rapport présentenciel, le risque de récidive serait de faible à modéré.
Conditions
À la peine d'emprisonnement, le juge Morand a ajouté une probation de trois ans au cours de laquelle il sera interdit à Lachance de communiquer avec la victime et sa famille, ainsi que de se trouver seul avec une personne d'âge mineur. De plus, le magistrat a ordonné le prélèvement d'échantillons de substances corporelles pour analyse génétique et il a enjoint à l'accusé de se conformer durant 10 ans à la Loi sur l'enregistrement de renseignements sur les délinquants sexuels. Enfin, durant cinq ans, il sera interdit au pédophile de se rendre à un endroit fréquenté par des enfants, d'occuper un emploi auprès d'eux et de communiquer avec eux par Internet.

Richard Hénault Le Soleil
 Source photographique : Diane Dufour

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/200906/11/01-874872-cure-condamne-a-18-mois-de-prison.php


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Savez-vous quoi ?

J'ai connu cet homme - Si on peut appeller cela un homme- dans les années 80.

C'était en tant que nouveau curé de la paroisse catholique St-François Xavier de Duberger, dans la région de Québec .

Il avait pris la sucession d'une bonne personne, et manifestement , dès la première rencontre, lui,ne l'était pas. Le courant ne passa jamais entre nous.
Ni avec grand monde, d'ailleurs. On s'en méfiait, tous, sans strop savoir pourquoi, à ce moment-là. Des rumeurs de "coureur de jupon" courait à son sujet. On lui attribuait une double vie : une maîtresse. Ce qui expliquait ses absences ultras fréquentes. Je me souviens également de ses inaptitudes sociales, de ses obssessions de l'ordre et du classement : il passait son temps dans la vôute du secrétariat à fouiller baptistères et autres registres anciens, et il ne fallait pas le déranger, autrement il était bourru et impatient.


Pourquoi est-ce que je sais tout cela ? Il fut mon patron durant un été.J'étais donc en bonne position pour l'observer.

Avant son arrivée, la paroisse se portait bien, très bien, même. Son vicaire était un homme remarquable, très prêt de son monde, et surtout des jeunes - dont j'étais -. Ses derniers, sous sa houlette et son inspiration, étaient actifs, pour ne pas dire hyper-actifs, dans ce milieu.On les retrouvait partout.Même dans le presbytère, à toute heure du jour..et même de la nuit. Au grand dam de ses habitants - religieuses et autres ecclésisatiques. Qui nous aimaient, mais qui devaient nous trouver forts envahissants. Ils nous toléraient, contrairement à lui.
Quand je pense, que le diocèse sachant tout son pedigree, nous l'a quand même expédié. Il n'est pas demeuré longtemps parmi nous mais juste assez pour faire des torts irréparables. Pas autant qu'à Sacré-Coeur, c'est indéniable.

Certains êtres sonnent faux. D'emblée.
Il faut savoir s'en méfier.

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