lundi 10 août 2009

Mon premier poème en ligne et au diable la peur de se faire plagier

Parmi lesquelques centaines de poêmes écrits, au fil du temps, celui-ci est de loin, mon meilleur.
En toute modestie...

BERCEUSE ÉPERDUE DES FLOTS DU DEUIL

A Gordie, Chris, Yannick, Jean-François, Daniel et les autres

Pour bercer les flots du deuil
Pour apaiser les mots taudis
Pour marrer les tempêtes
Des feuilles mortes
Je prendrai l’air tranquille
Des matins de la mer
Pour l’envelopper
Je tendrai la soie magique
Des sourires éperdus
Pour le dénoyer

Pour tranquiliser
Le trafic des blessures
Pour détraquer
Les maillons de sa chair
Et l’épandre sur mon cœur
Je verserai tous les affluents de ma sueur
Je dépêcherai toutes
Les lueurs de mon tréfond
Enfoui
Je l’illuminerai
Epuiserai mon phare
L’orangerai d’infinis feux
Pour reficeler
Ses toiles d’air rayées
Déverrouillées par l’arrogance
D’une main d’épine
Pour canaliser
Ses remous de stupeur
Et ses courants rageurs

Je l’étoilerai
De toutes les constellations filantes
De toutes mes galaxies d’amour
Ma joue frôlera en épouse sur les rides
Mes yeux s’inonderont
Dans la brume des pupilles
Et rescaperont l’île ivre
A cœur de récidive

Oui ma peau y laissera
Ses os et son or
Et même si quelques brides d’eau
Avalaient mes poumons dociles
L’enfant sale scintillerait
Ses rubis crieraient
Plus fort que les pierres
Et que ma petite mort lasse
Pour délier les batailles du mal
Pour effrayer les loups de saccage
Je suis prêt au cadavre
Et à l’âme qui s’évade des ailes
Des pas sur la route de l’aube
La nuit ravage les deux faisceaux meurtris
Le réverbérer
Et ainsi le suivre sur la traînée lumineuse

Pour bercer les maux de l’arène
Je brûlerai
Tous les sommeils
Je saccagerai
Toutes les jungles bruyantes
Barrages du souffle
Je saluerai la brise du sable chaud
Pour le gel amer
Des cendres en larmes
Les heures se tueront
Mais je resterai sur le seuil
Pavé de sang et de vert rouillé

Tant qu’il mourra
Je veillerai sur ses faux torts
La berceuse s’éternisera
Tant qu’il pleurera

Quand l’hibernation
Aura rejeté son arsenal
J’éteindra avec lui l’incendie
Des requiems
Et mon cœur fendu sur son corps debout
L’azur se mesurera
A la pollution du jour
Retrouvé
Avec un cri de larmes ravies

La célébration émue
Des bourgeons réembrasés

1 commentaire:

Étienne a dit…

Comme c'est beau! Tu as un talent fou, Marc-André.
Où es-tu ces temps-ci? Que fais-tu?
Si ça te dit, viens ma voir à Chicout ou à Tadous...

Etienne