La pomme de la maïtresse. Sur le bureau. Vous vous rappellez ?
A une certaine époque c'était la récompense suprême que pouvait recevoir un professeur de la part de ses élèves.Une manière de merci. Parfois commandé par le cordon parental. Mais parfois non. Aujourd'hui l'obssesion et la peur de passer, aux yeux de ses pairs, pour un téteux de la pire espèce. Mais cette marque de reconnaisance est fabuleuse, quand on y pense. Elle révèle la conscience d'apprendre. l'émotion d'être meilleur, et de le devoir à quelqu'un, en plus de soi. Cette pomme est le symbole de la fierté d'être un apprenant. D'avoir sa main dans celle d'un autre, et de sentir en sécurité.
Au secondaire, pendant mes 24 ans de professorat, je ne me souviens pas avoir reçu de pomme. Ou un autre petit cadeau du genre. Ce n'est pas commun.
Les ados ne sont pas les disciples de la reconnaissance. Mais tout du long, certains et certaines d'entre deux, m'ont exprimés, de mille façons, qu'ils m'appréciant, qu'ils m'aimaient. Même après, quand on se revoyait. C'était touchant.
Mais on dirait que quelque part...j'aurais voulu ma pomme..
Mais cette semaine, je l'ai presqu'eu.
Lorsque le plus grouillant de mes petits tournesols a déposé sur mon bureau, un petit paquet enveloppé d'aluminium. Je l'ouvre. Le petit est tout près. Il me dévore des yeux. On est comme a Noel.
C'était un petit pain fourré a la viande.
Le petit Tommy avait le sourire fendu jusqu'aux oreilles
-Marc-André, j'avais remarqué que vous n'aviez pas assez manger, hier midi.. Alors je vous ai apporté ce petit fourré a la viande.
J'ai 47 ans. il a 7 ans. Et il joue les mères nourricières avec moi.
Sa pomme était grosse, salée, avec des petits oignons,
mais elle disait je vous aime et je suis content que vous soyiez mon professeur.
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