Frère André, le premier saint québécois?
Le frère André pourrait bientôt devenir le premier homme né au Québec à accéder au panthéon des saints de l'Église catholique. (...) Pour les uns, le frère André était simplement le portier du collège Notre-Dame, à Montréal. Pour d'autres, il était le fondateur de l'oratoire Saint-Joseph et... un homme de miracles. Au fil des ans, 10 millions de personnes ont signé des pétitions pour qu'il soit reconnu comme un saint homme. Paul VI l'a déclaré vénérable en 1978, et puis Jean-Paul II l'a béatifié en 1982. Mais depuis, plus de nouvelles. Ou presque.
Des miracles! C'est qu'il faut des miracles pour devenir un saint. Et il en manquait un au dossier du frère André. Or, en février, surprise, une commission médicale du Vatican concluait qu'il y avait bel et bien eu un miracle, et samedi dernier, une autre commission du Vatican a conclu que le miracle pouvait être attribué au frère André. C'est une étape cruciale! Il ne reste qu'une autre étape. Le Vatican doit déterminer si l'histoire du frère André est d'intérêt pour l'ensemble de la communauté catholique. Certains rêvent déjà d'une grande cérémonie, place Saint-Pierre.
Quel personnage! Je ne sais pas si le frère André fait l'unanimité au Québec. Bien des gens ont oublié le personnage, alors que toute une génération n'a aucune idée de ce qu'il a été. Mais quand même... On ne peut pas rester sans réflexion quand on sait qu'à son décès, en 1937, un million de personnes sont venues saluer le petit portier du collège Notre-Dame. UN MILLION! Quelle était la population du Québec à l'époque? Il se pourrait bien que ce soit une des plus grosses cotes d'appréciation de l'histoire du Québec.
Je ne veux rien enlever aux mérites du frère André. Je ne cherche pas non plus à discuter la validité de son oeuvre. Même pas ses miracles. Après tout, croyant ou pas, force est de reconnaître que l'oratoire Saint-Joseph, à Montréal, dont il est l'initiateur, est devenu un monument gigantesque. Des millions de gens y viennent chaque année. Haut lieu de pèlerinage religieux et spirituel. Haut lieu touristique tout court. Aucun doute. Le premier Québécois? Mais voilà. L'année dernière, nous célébrions le 400e de la Ville de Québec. Mégacélébration au cours de laquelle on n'a pas manqué de souligner comment notre société se serait construite sur la foi catholique.
Quatre cents ans et aucun homme né ici au panthéon des saints de l'Église? Jean-Paul II a fait plus de saints et de bienheureux que tous les papes réunis avant lui. Il voulait offrir au monde d'aujourd'hui d'autres modèles d'hommes et de femmes que ceux que nous offrent nos sociétés de consommation. Mais pour le moment, aucun homme né au Québec ne se trouve sur la liste de ces personnalités que l'Église considère comme exceptionnelles. Serait-ce une manière de comprendre le détachement des Québécois qui ne s'identifient plus beaucoup à cette institution? La possible canonisation du frère André est décidément une bonne nouvelle pour l'Église d'ici qui en a bien besoin.
Alain Crevier, Radio-Canada
Petite anecdote personnelle. Il y a quelques années, j'ai eu dans ma classe, l'arrière -arrière ( petit )neveu du Frère André. C'était le frère de son arrière grand-père, ou arrière-arrière. Je ne sais plus. C'est spécial quand tu enseignes, et que tu pales de quelqu'un de connu, de célèbre, et qu'une main se lève et qu'un kid prend la parole pour dire : Il fait partie de ma famille ! Sur le coup, tu te dis, il me niaise, il veut attirer l'attention. Mais si c'était le cas, il aurait sans doute choisi quelqu'un d'autre. un joueur de hockey, un rappeur, je ne sais trop. Pas un religieux d'un autre siècle qui prétendait guérir les malades. Sauf que ce qu'il nous en a raconté, par la suite, était crédible.
Et physiquement, cela se voyait aussi.
En apprenant la nouvelle, j'ai pensé à Karl et à son Aïeul.
Lorsqu'il sera Saint pour vrai, je pourrai dire avoir connu le parent d'un saint.
!!!!!
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