Aprèes Les Belles soeurs de Tremblay et Beau Dommage...
C'est Michel Rivard qui écrira les chansons du spectacle musical Les filles de Caleb. Le producteur Paul Dupont-Hébert (Notre-Dame de Paris, Dracula : entre l'amour et la mort) en a fait l'annonce mercredi à Québec au cours d'une conférence de presse à laquelle participaient aussi Micheline Lanctôt, qui signe le livret, et le metteur en scène Daniel Roussel.
Le spectacle, qui sera présenté au Grand Théâtre de Québec à partir du 13 juillet 2011, couvrira les trois tomes de l'oeuvre romanesque d'Arlette Cousture.
«Quand on m'a approchée pour scénariser l'histoire, j'ai été intimidée par les trois volumes et les 100 ans d'histoire. Mais je me suis dit que j'étais certainement qualifiée pour écrire le livret parce que j'ai fait des études en musique, je suis fan de musique et d'opéra, de tout ce qui est chanté et joué, je connais les livrets d'opéra, je sais comment on construit une oeuvre lyrique. Alors, je me suis dit : ?Allons-y!?» a raconté mercredi Micheline Lanctôt, qui a déjà écrit son livret afin que Michel Rivard puisse entreprendre l'écriture des chansons.
«L'axe, c'est le destin de trois femmes [Émilie, Blanche et Élise] lutteuses par le coeur, le corps et la tête. Et ce qui fera l'originalité, c'est que le théâtre permet la rencontre des trois générations au même moment», a expliqué Daniel Roussel.
«Ce qui est beau dans l'oeuvre d'Arlette Cousture, c'est que ces trois femmes sont de grandes romantiques. C'est difficile, quand tu luttes contre le climat, l'isolement et la pauvreté, d'être romantique. Et pourtant, ces femmes sont des amoureuses», remarque Micheline Lanctôt, séduite par l'idée de raconter l'amour en même temps que l'acquisition de l'indépendance des femmes.
L'équipe de production, qui bénéficie d'un budget de 3 millions $, cherche actuellement des artistes qui incarneront les 16 personnages mis en scène, auxquels s'ajouteront des musiciens et probablement des danseurs. La distribution devrait être annoncée à la mi-février. Le défi sera de trouver des chanteurs-comédiens vedettes qui pourront incarner Émilie et Ovila, deux personnages associés à Marina Orsini et à Roy Dupuis, regardés par trois millions de Québécois au petit écran.
«On est conscients de l'impact de la série télé, a dit Michel Rivard, mais on est allés à la source, au roman. On ne veut pas faire oublier la télésérie, marquante, mais on veut en proposer une autre version.»
L'auteur-compositeur compte déjouer les clichés en proposant des chansons qui n'auront pas le lyrisme et le caractère pompeux de bien des chansons de comédies musicales (pensez à Don Juan...).
«Je pratique la chanson folk contemporaine bien ancrée dans la culture québécoise et c'est le langage musical que je vais utiliser. Je veux faire des chansons qui vont parler à notre inconscient collectif», a-t-il expliqué, ajoutant que l'idée était de «faire tout sauf du Broadway» puisque l'action se passe à Saint-Tite, en Mauricie.
«Mais je ne veux pas refaire ce que j'ai déjà fait, au contraire. J'ai le goût de me dépasser, en restant fidèle à l'oeuvre.»
Le point de départ de Michel Rivard sera un accordéon. Celui que Caleb offre à Émilie, petite, et dont elle joue dans ses moments de solitude.
Le disque qui précédera le spectacle sera lancé à l'automne 2010 avec les voix qui seront entendues sur scène. Il comptera une douzaine de chansons, qui présenteront les personnages principaux.
Les filles de Caleb sera d'abord joué au Théâtre Saint-Denis à Montréal en avril 2011, puis à La Baie en juin et ensuite à Québec en juillet. Après, le spectacle pourra partir en tournée québécoise et il est possible qu'il rayonne jusqu'en France.
«C'est un marché qui aime beaucoup les comédies musicales, les chanteurs du Québec et la nature du Québec, donc Les filles de Caleb a beaucoup d'atouts pour séduire les Français. Mais on veut partir l'oeuvre ici», a souligné Paul Dupont-Hébert.
Valérie Lesage
Le Soleil
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