samedi 30 janvier 2010

genèse d’aveu



À Claudette Thibault, ma mère biologique

Depuis toujours

ton coeur saigne dans mes veines

ton corps s’écartèle dans ma tête

vivante genèse

vivante mer qui borde

la mémoire des gènes

de toujours ma mère

même sans le vouloir

le poûls se débat quand même

en vie de toi

même sans toi ici

autour de mes jours

les premiers souffles se souviennent

depuis toujours mienne

l’imaginaire prend mes yeux

revoir tout

des corps nus liés

jusqu’à mon intrusion

dans la douleur de la honte

vouloir ressentir

tout de toi

de lui

être dans chacun

connaître et voir

et entendre et reconnaître

pour naître

quelles pensées hantaient ?

Quelles passions happaient ?

Panser la sueur

détourner les peurs

re-parcourir

déshabiller la route

avaler les yeux

pressentir sans l’alibi l’intention

des pourquoi gisent dans ma tête

des soifs imbues

je ne sais d’où je suis venu

par des auteurs étrangers

sans visage sans nom sans rien

sauf leur âme en moi

la nostalgie est transie

où sont les mêmes traits

les époux des yeux du front du menton des joues

de tout le corps

jusqu’au coeur

je n’ai pas le privilège du miroir vivant

juste la mémoire viscérale

et d’injustes miettes d’indices

ce soir devant l’hôpital d’où j’ai commençé

je marche

je regarde

je la vois entrer

et je fabule

tu divagues encore dans mon émoi

attend-moi quelque part un jour

20 déc. 87 / 20 fév.-8 mars 88 / 22 oct. 90 / 13 déc. 94 / 28 fév. 07

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est tellement bien écrit... que tout ce que je pourrais y ajouter paraîtrait sûrement insignifiant.

Je suis quand même curieuse de savoir si vous l'avez rencontrée cette Claudette... est-ce vous l'enfant sur ses genoux ?

atalante a dit…

Merci infiniment. Je vous répondrai bientôt pour vous raconter de plus grands pans de cette histoire.
Qui êtes-vous exactement. Pour écrire votre nom sans vous inscrire, cochez non URl et publiez. Bonne journée.