(Montréal) Bonne nouvelle pour les mordus de télévision: Radio-Canada vient de créer un site Internet, TOU.TV, où sont regroupées 2000 heures de contenu télévisuel en français. Une idée géniale, en ces temps où de plus en plus de gens consomment la télé en vrac sur Internet.
«Dans la dernière année, 80 % de la population canadienne a visionné au moins une fois une vidéo sur Internet. Au Québec, c'est 85 %», affirme le vice-président principal de Radio-Canada, Sylvain Lafrance. TOU.TV est une façon de maintenir le leadership de la société d'État dans les nouvelles technologies, et d'enrichir la place de la francophonie sur Internet.
Grâce à une entente sans précédent avec les diffuseurs et les différents syndicats, le contenu proviendra non seulement de Radio-Canada, mais aussi de Télé-Québec, de TV5 Monde, de TV5 Québec Canada, d'ARTV, de TFO, de RDI, de RCI, de la RTS de Suisse et de la RTBF de Belgique. Des producteurs y présenteront aussi leurs émissions, dont Aetios (Fabienne Larouche), Cirrus, Novem, Sphère Média Plus et La Presse Télé.
En plus de pouvoir visionner tout à fait gratuitement des épisodes de Trauma, de Mirador et des Boys après leur diffusion, et des oeuvres récentes comme Aveux et Les invincibles, TOU.TV permettra de revoir des titres souvenirs comme Du tac au tac, Le temps d'une paix, Chez Denise, Les belles histoires des pays d'en haut et Scoop, au moment qui vous convient.
Outre les oeuvres de fiction, le site propose des magazines d'affaires publiques, la plupart provenant de Radio-Canada, mais aucun bulletin de nouvelles. Télé-Québec ne propose pour l'instant que quatre titres, dont Les appendices et La vie en vert. En plus des émissions de télévision traditionnelles, TOU.TV présentera des web séries.
Le contenu sera renouvelé régulièrement. On annonce déjà pour la prochaine année l'ajout des Bye Bye depuis 1967, de Beautés désespérées et de Virginie.
Pour l'instant, seulement 10 % des contenus seront visibles partout à travers le monde. On espère pouvoir libérer les droits pour que les Canadiens puissent avoir accès à tout le site, où qu'ils soient sur la planète.
Publicité
Comment financer un tel site? Par la publicité, bien sûr. S'ils veulent visionner une émission, les internautes n'auront pas le choix de se
taper une publicité et des bannières apparaîtront sur toutes les pages. Pour s'assurer de ne pas nuire aux ventes des coffrets DVD, le diffuseur retirera du site une série qui doit être lancée en magasin pour une période d'un mois.
La consommation de la télévision sur le web a connu une hausse spectaculaire depuis un an. Seulement cet automne, le nombre de visionnements des émissions de Radio-Canada a augmenté de 25 %. D'ailleurs, le site radio-canada.ca ne disparaît pas pour autant et continuera de proposer les mêmes contenus que maintenant, y compris les bulletins de nouvelles.
Radio-Canada proposera-t-elle à TVA et à Astral de contribuer au contenu de TOU.TV? «Le contexte des nouvelles plateformes va créer des alliances qui vont surprendre tout le monde dans les prochaines années», répond Sylvain Lafrance.
Espérons que l'initiative poussera TVA à rendre ses émissions disponibles sur le web le plus tôt possible. Le réseau est très en retard en ce domaine.
Richard Therrien
Le Soleil
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