samedi 20 février 2010

la trève délire

la trève délire


à ma famille, malheureusement



à dos chevalin

le voyage dérive sur des vagues crépusculaires

endormi comme le granite

l’errance de fortune à rebord

les coffres

les mains

les inconsciences

surélevé

comme une échasse de gratte-ciel

aux cîmes mièvres

insatiables de cloisons

en fissures innommables

des mirages

des clowneries

jusque sur la peau des nuages

des jongleries

jusque dans la lumière des phares

l’horizon est la risée de la terre ferme

le revers de l’escapade

une grotte dense

aux épines d’arsenal

le supplice à tâtons

à mesure que s’étiole le songe

il fabule tant que je vole

les récifs s’impatientent

le quai frisonne

recroquevillé

à mon duvet docile

a épié mon baluchon

supplié son essence

pour s’évanouir sous un de ses soupirs

je suis parti

vers une fuite météorite

m’évader des palabres et des ruines

m’oublier dans les pleurs et sur les crocs

m’enfermer dans un son imaginaire

au temps fractionné

comme un éphémère sursis

une trève de cimetière

le temps d’une mort plus vivante

qu’un sursaut de sang

plus cascade que la somme des eaux

enfouies sous les déserts

Je n’irai pas plus loin

qu’à quelques armées lunaires d’ici

les bombes émergeront de la sève

la houle s’éteindra sur la grève

et de brefs sourires

salueront les astres alliés

le temps de ce bond

je reprendra le poûls de mon haleine

au gré des mouvances

les alentours perdront leurs langues

leurs ouies

leurs doigts lutteurs

la cuirasse est un troubadour sur mon corps

je me noie dans le sablier

je suis avalé

dans un cri de chevauché

Ici

les larmes ne sont plus maîtres

Je signerais certes

ce pacte de fugue

à éternité de sceau


Duberger, Québec le 25 déc. 88 /

5 déc.94 /26 mai - 15 juin - 18 sept. 95/ 2 mars 07

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