la trève délire
à ma famille, malheureusement
à dos chevalin
le voyage dérive sur des vagues crépusculaires
endormi comme le granite
l’errance de fortune à rebord
les coffres
les mains
les inconsciences
surélevé
comme une échasse de gratte-ciel
aux cîmes mièvres
insatiables de cloisons
en fissures innommables
des mirages
des clowneries
jusque sur la peau des nuages
des jongleries
jusque dans la lumière des phares
l’horizon est la risée de la terre ferme
le revers de l’escapade
une grotte dense
aux épines d’arsenal
le supplice à tâtons
à mesure que s’étiole le songe
il fabule tant que je vole
les récifs s’impatientent
le quai frisonne
recroquevillé
à mon duvet docile
a épié mon baluchon
supplié son essence
pour s’évanouir sous un de ses soupirs
je suis parti
vers une fuite météorite
m’évader des palabres et des ruines
m’oublier dans les pleurs et sur les crocs
m’enfermer dans un son imaginaire
au temps fractionné
comme un éphémère sursis
une trève de cimetière
le temps d’une mort plus vivante
qu’un sursaut de sang
plus cascade que la somme des eaux
enfouies sous les déserts
Je n’irai pas plus loin
qu’à quelques armées lunaires d’ici
les bombes émergeront de la sève
la houle s’éteindra sur la grève
et de brefs sourires
salueront les astres alliés
le temps de ce bond
je reprendra le poûls de mon haleine
au gré des mouvances
les alentours perdront leurs langues
leurs ouies
leurs doigts lutteurs
la cuirasse est un troubadour sur mon corps
je me noie dans le sablier
je suis avalé
dans un cri de chevauché
Ici
les larmes ne sont plus maîtres
Je signerais certes
ce pacte de fugue
à éternité de sceau
Duberger, Québec le 25 déc. 88 /
5 déc.94 /26 mai - 15 juin - 18 sept. 95/ 2 mars 07
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