mardi 23 mars 2010

Nouvelle deuxième : Monter sur le père 2


Je t’ai tant convoité, grand papa noiraud et inaccessible. Je n’ai jamais demandé à qui que ce soit, de t’aimer et désirer toutes ces étreintes, tous ces épanchements, tous ces colles-colles, tous ces becs mouillés, ces chevauchements en escabeau sur tes épaules. Je voulais juste que tu sois un simple papa, avant un papou, un tout simple papa présent et plaisant. Un papa qui porte des yeux quand le fils attend qu’il le voit,
Mais tout demeurait si invisible, si opaque, si flou aussi.
Je m’évertuais à être là, juste tout là, petit mais intensément grand. Pour mériter un frôlement de ta grande main sur ma peau. Mais j’attendais pour rien. Tu n’en voulais pas de cette peau. De cette sensibilité plus grande que toute ma peau. Elle t’agaçait, t’irritait, tu la fuyais intensément. Et plus tu me repoussais, et plus je t’aimais, plus je voulais t’aimer..t’apparenter.
Dès lors j’aurais du percevoir ton mépris, ton indifférence, ton faux-semblant de papa propriétaire, qui ne se sent responsable, sans plus. Et qui garde cet enfant insupportable, simplement pour ne pas faire de peine à la mère, qui elle, l’aime, mais a peur de lui, le père, jusqu’à le négliger, trop souvent, ce fils qui lui ressemblera davantage que les deux autres qu’elle aura par la suite, de lui et d’elle.

à suivre..

1 commentaire:

Françoise a dit…

Je te lis, Atalante...

Très émouvante cette relation du petit garçon avec son père, relation très dure pour l'enfant. Elle me touche. L'enfant qui dérange, je connais un peu...

Belle journée à toi.