mercredi 10 mars 2010

Première nouvelle 7


Vos balles sifflotantes sont insupportables pour mes tempes. Sont des repères dont je me passerais. Car j’abhore la guerre. Elle m’horrifie, m’horripile. Elle est si peu moi. Je suis le tourment mais pas celui des casques rouges et des baïonnettes sournoises. Je suis le feu mais pas celui de l’arme à foudre dans la main tremblante des enfants-tueurs. Je suis le combat, mais celui des termes de mon âme, et non celui de l’orgueil des comptes à rebours.

Je semble être le chaos alors que mon plan de vue est bien serein, bien étale. C’est mon passé qui épuise mon orée établie. Mon orée ensoleillée. Fruitée et feuillue. Pleine de bras, de jambes, d’étreintes, de dérives caressantes.

D’ailleurs je me plais dans les parcs à attendre ma juste part de silence, de présence, de l’instant-même qui vibre devant moi, qui frissonne inlassablement. Le longs des verdures, les promeneurs passent, me frôlent, dépensent leur pas et me font de la compagnie. De la compagnie mobile et furtive. Mais de la compagnie essentielle à ma survitude.

Je les regardent, je les scrutent et je leur posent des questions. Sans mot dire. Je suis une passerelle.

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