dimanche 14 septembre 2008

Michel Legrand à Vaudreuil


Michel Legrand est assis dans la maison de Félix, dans l’anse de Vaudreuil, accompagné de Lorraine Messer, présidente de la société de sauvegarde.

De passage, l'année dernière, pour un concert bénéfique en faveur de la restauration de la maison de Félix dans l’anse, Le pianiste Michel Legrand en a profité pour retourner dans cette demeure, qui recèle tant de souvenirs mémorables pour lui. Il a fréquenté Félix pendant des années, à paris, comme au Québec, c'était aussi son ami. Et aujourd'hui, encore, il dit l'aimer,l'admirer, comme aux premiers jours.

Il a connu Flix, voilà plus de cinquante ans, avant même d'être connu, alors qu’il était accompagnateur musicien pour des artistes en tournée. Ce fut le début d’unefiliation durable entre les deux hommes. « Félix était fort, vigoureux, joyeux… Il attirait l’amour des gens et je l’aimais beaucoup », a-t-il raconté les yeux remplis de souvenirs.

Assis dans la maison , Legrand se rappelle de nombreuses anecdotes qu’il y a vécues avec Félix. « Quand je venais au Canada pour tourner des émissions de télé, je profitais de ces moments pour venir voir Félix. On avait un plaisir fou. Félix avait des patois colorés et il aimait rire. On est allés souvent à la pêche sur la glace dans l’anse et je ne me souviens pas qu’on ait pris des poissons », dit-il en riant. « En plus, je tournais souvent des images avec ma caméra 16 mm, mais il fait tellement froid au Canada que je n’avais que quelques secondes avant que tout le mécanisme gèle », raconte-t-il le sourire aux lèvres et visiblement ému de se retrouver au même endroit, des années plus tard.

Apprendre la mort de Félix a été une épreuve pour Legrand. « Ça m’a fait une peine incroyable, dit-il d’une voix à peine audible. Je savais qu’il était malade. J’avais voulu aller le voir dans les derniers mois et Félix avait refusé. Il se sentait trop malade et trop laid. Malgré le fait que je lui disais que je me foutais bien de son allure, il n’a pas voulu. Il m’a dit qu’il voulait que je conserve une belle image de lui et je l’ai troublé d’un courage incroyable », confie celui qui dit souffrir atrocement de la perte de ses amis. «La forêt devient une clairière et ça fait mal. Par contre, Félix est encore là. Je pense souvent à lui et j’en parle souvent aussi. »

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