Objectif/subjectif

J'ai enseigné ces notions, cette semaine, à mes élèves de 16 ans, cette semaine.

Et je vous partage le fruit de ce savoir.

Est objectif ce qui se rapporte à l’objet de la connaissance, ce qui se raccorde directement avec le réel.

Est objectif ce qui ne dépend pas de moi et est valable pour tous.

Un jugement est objectif s’il est universel.

La proposition “la somme des angles d’un triangle est égale à 180°” décrit une propriété objective, celle du triangle.

Est subjectif ce qui se rapporte au sujet de la connaissance (jugements, sentiments, volontés…). Un jugement est subjectif s’il appartient à la conscience.

Est subjectif ce qui dépend de moi ou d’un point de vue particulier. Un jugement est subjectif s’il reflète les passions, les préjugés et les choix personnels d’un sujet.

Synonyme de partialité ( qui ne reste pas neutre, qui porte un jugement personnel ).

Mais on emploie souvent ces deux termes pour qualifier des genres de connaissances. Une connaissance subjective serait relative, parce que mal critiquée, et n’aurait de valeur que pour le sujet qui l’affirme; une connaissance objective serait au contraire impartiale, parce que suffisamment mise à distance par le sujet pour être partagée par les autres.

Pourtant, cette distinction tranchée est incomplète. En effet, tout jugement, parce qu’il est nécessairement émis par un sujet, est subjectif, et en même temps vise l’objectivité quand il construit l’objet de son examen de façon à le comprendre, le mettre en ordre, et ainsi le faire comprendre aux autres.

Lorsqu’on parle d’un jugement de connaissance, cela implique toujours l’effort d’une subjectivité qui veut partager son savoir avec d’autres subjectivités. Si la proposition “la somme des angles d’un triangle est égale à 180°” est un jugement de connaissance qui décrit une propriété objective du triangle, c’est parce que cette propriété a été construite par des sujets de façon à ce que les esprits s’accordent sur ce qu’est un triangle.

“Est objectif ce que la pensée méthodique a élaboré, mis en ordre, compris et ce qu’elle peut aussi bien faire comprendre.” Paul Ricœur, Histoire et Vérité, page 25, Seuil.

Qu'en est-il de l'objectivité quand l'objet de la connaissance est le sujet lui-même ? Le sujet peut-il se connaître lui-même en toute objectivité ? Cette question renvoie aussi à la relation aux autres sujets: ai-je besoin d'autrui pour être objectif, et en particulier pour me connaître moi-même ?
D'une façon plus générale, les sciences humaines peuvent-elles être objectives ? Si oui, Leurs conditions d'objectivité peuvent-elles se réduire à celles des sciences de la nature?
Mise en oeuvre de la distinction
Ai-je besoin d'autrui pour être objectif ?