mercredi 22 octobre 2008

Une mère sauve la vie de son fils


Cette lettre ouverte a été publié dans La Presse du 18 mars 2001)


Le matin je ne change pas mes habitudes. Je lis La Presse.

Une autre tuerie dans une école américaine. Un jeune de 15 ans calme et doux.

Cela m'a ramené en arrière.

L'an dernier, à l'école de mes ados où l'on accueille la 6e année, de même que les première et deuxième secondaires, donc des jeunes de 11 à 16 ans, mon fils débutait sa première secondaire. L'année précédente, il avait remporté le prix de 6e année pour être arrivé premier de classe. Mon fils est un gars très drôle, extraverti mais gêné à la fois, artiste dans l'âme, pianiste, il joue au tennis régulièrement, fait du ski a l'occasion et paraît très bien.


L'année dernière, il avait des amis qui, du jour au lendemain, ont décidé de mettre fin à leur amitié. Je le vois arriver chez moi le soir en pleurant avec la rage au coeur de s'être fait traiter ainsi. Je ne pouvais rien faire à part l'écouter et le consoler dans sa peine.Les semaines ont passé. Mon fils a continué de se faire harceler, traiter de petit français parce qu'il parle un français impeccable, voler ses lunettes, sans compter le non- verbal dans la classe quand le professeur avait le dos tourné. Puis, un jour, j'ai dit à mon fils : " Dis-leur qu'on va les poursuivre en cour pour atteinte à ta réputation s'ils continuent de te harceler. "


Mais un policier venu expliquer quelques points de loi aux jeunes s'est fait poser la question suivante par celui qui harcelait le plus mon fils : " Est-ce que je pourrais me faire poursuivre si je traite quelqu'un de tapette ? " Le policier a répondu non. J'étais estomaquée. InterventionJ'ai rencontre le directeur de l'école, qui m'a appuyée. J'ai expliqué au directeur que mon fils endurait depuis des mois le harcèlement des autres garçons et que de se faire traiter de " tapette " venait de faire sauter pour moi le couvercle de la marmite.


Le directeur m'a donne raison.Les deux jeunes ont été rencontrés et les faits leur ont été expliqués clairement. S'ils continuaient de harceler et traiter de " tapette " mon fils, ils seraient emmenés au poste de police et leurs parents seraient mis au courant sur-le-champ. Les deux ados ont pleuré et je n'ai plus jamais entendu parler de harcèlement. Tolérance zéro. Du moins dans mon quartier

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