mercredi 5 novembre 2008

Bouderies


Utilisé à bon escient, le silence est un art, une vertu et une discipline à cultiver.


Nous gagnons tous à explorer ces plages de silence qui s'étirent à l'infini. Plus que les mots, le silence peut devenir un ciment qui nous relie. Cependant, la valeur du silence est ambivalente et il peut aussi nous diviser. C'est le cas des silences hostiles, chargés de doléances inexprimées, mais que notre interlocuteur ressent.

Ceux qui refusent de communiquer sont nombreux et ont plusieurs raisons de le faire. On peut bouder parce qu'on est triste, déçu, fâché. Paradoxalement, le refus de communiquer n'empêche pas de communiquer. La bouderie, en effet, est une façon d'exprimer son mécontentement, surtout de manière non-verbale. Les boudeurs offensifs se servent de la bouderie comme d'une arme pour contrôler, punir ou détruire l'autre. Dans ce cas, il s'agit de violence psychologique. Les boudeurs défensifs, eux, emploient le silence comme un bouclier pour se protéger contre les blessures d'amour-propre, les difficultés de communication et de nombreuses peurs : peur de déplaire, d'être rejeté, de blesser, etc.

Notez que les boudeurs défensifs peuvent passer à l'offensive selon la situation, le temps, l'interlocuteur. En fait, la bouderie est surtout une arme à double tranchant qui blesse autant le boudeur que la personne boudée.
Dans un monde où la communication est tellement valorisée, pourquoi y a-t-il tant de silences hostiles ?



Mais la bouderie mine les relations en instaurant une façon malsaine de s'opposer ou de s'exprimer. Quand les personnes en position dominante permettent aux autres de communiquer verbalement ce qu'ils ressentent, la bouderie n'a plus lieu d'être.

Mais attention ! Entre la ventilation de nos émotions sans retenue et la macération dans la colère en silence, il y a une marge.
Marie-France Cyr, Ph.D.Docteure en communication, Auteure de « Arrête de bouder ! Ces gens qui refusent de communiquer »

Aucun commentaire: